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86 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
fonsroiales devroient périr faute d’enians. Con-
fiderez le roi de France avec lequel vous avez fait
amitié, coniîderez vôtre âge avancé ; & ne dites
point que vous ne pouvez vous contenir, Dieu
ne commande point l’impoffible , mais les pécheurs
difent toujours qu’ils ne peuvent ce qu’en
effet ils ne veulent pas. La lettre eft du dix-feptié-
me Février 12.66. '
Enfuite le papeaïant fçuque le roi d’ Arragon
avoit pris fur les Mores la ville de Murcie, lui
écrivit pour le féliciter de cette viâoire . Mais,
ajoûte-t’il, nous fournies affligez de voir en même
tems le vainqueur de tels ennemis fuccomber à fa
paffion, 8c mener fcandaleufement à fa fuite une
femme avec laquelle il continue de commettre un
adultéré mêlé d’incefte.Confiderez que vous apro-
chez de la fin inévitablede la vie,8c quefivousnc
vous purifiez auparavant, vous n’arriverez point
auroïaumeoùil n’entre rien d’impur. La lettre eft
du cinquième de Juillet. Jacques écoit roi d’Arragon
depuis cinquante-trois ans, 8c én avoit foi-
xante-deux. Par une autre lettre le pape l’exhorte
a chaffer les Sarrafins des terres de fon obéïffance,
lui teprefentant combien leur fejour y eft dangereux
pour le temporel 8c pour le fpirituel. Quoi
qu’ils cachent, dit-il, leurs mauvaisdefleins pour
un tems par contrainte, ils cherchent ardemment
l’occafion de les découvrir : c’eft nourrir un fer-.
pent dans fon fein, que de garder chez foi de tels
ennemis. Un petit avantage qui vous en, revient
ne doit pas l’emporter fur la honte de les voir au
L i v r e L X X X V . 87
milieu des Chrétiens exalter tous les jours à certaines
heures le nom de Mahomet; 8c vous donnez
lieu de foupçonner qu’en leur faifant la guerre dès
vôtre jeunefTe, vous avez moins cherché la gloire
de la religion , que vôtre intérêt particulier.
Quelque tems après le roi d’Arragon manda au
pape qu’il fepropofoit d’aller au fecoursdelaterre
fainte : fur quoi le pape lui repondit: Vous devez
lavoir que J. C. ne peut agréer le fervice de celui
qui le crucifie de nouveau , par un concubinage
inceftueux. Quittez donc Berengere 8c l'éloignez
de vous abfolument : autrement nous vous y contraindrons
par les cenfures ecclefiaftiques.Lalettre
eft du feiziéme de Janvier 12.67. Le roi fut choqué
de cesavertiffemens; 8c ne laiifa pas de partir en-
fuite pour lacroifade :mais fans effet.
A Conftantinople le patriarche Germain dès le
commencement de fon pontificat s’appliqua à
honorer les hommes diftinguez par leur vertu ou
parleur doèkrine: leur donnant des dignitez, des
prefens 8c toutes les marques d’amitié. Carilavoit
un fouverain mépris pour l’argent,jufques-là qu’il
n’avoit point de bourfe : mais il faifoit mettre ce
qu’on lui apportoit fur la natte qui lui fervoit de
liôt, pour l’avoir plus en main afin de le diftribuer.
Ceux qui ne l’aimoient pas tournoient en mal ces
bonnes qualitez. Ils traitoient fa fimplicité d’in-
difference; fon refpeèfc 5c fon ménagement avec-
l ’empereur, de flaterie 8c defoibleffe; 8c ceux qui
n’obtenoient pas par fon moïen ce qu’il leur faifoit
efperer, croïoient qu’il les arnufoit de paroles.
3 3-
C‘hr.'ÏÏarc.tcri9'
Spicil. p. 612,
XL VI.
Germain cjuirte-
le fiége de C . P.
Fachjm.iv,c,i 3.