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fes efforts pour l’en relever. Il écrivit au roi Char-
A n . 12.7?. les de Sicile, dont Ladiilas avoitépoufé laf i l le,&
à Rodolferoi des Romains d’agir auprès de lui par
leurs ambaiTadeurs pour le ramener de fes égare-
mens. Il écrivit à la reine fon époufe, aux évêques &
aux feigrieursHongroisfil exhorta le légat Philippe
e-3* à ne point fe décourager, à continuer d’agir vigou-
reufementpourla défenfe delà religion.Enfin il é-
crivit au, roi Ladiilas une grande lettre capable de le
toucher s’il eut eu de l’honneur ou de la confcien-
ce. Il lui dit en fubftance : C ’eif pour fatisfaire à
nôtre devoir & pour remedier aux defodres de v ô tre
roïaume, que ne pouvant y aller nous-mêmes
comme nous aurions defiré, nous vous avons envoie
le légat Philippe. On nous a dit que vous crai-
gniés fon entrée dans vôtre roïaume, & que vous
vouliés l’empêcher, comme fi l’églife Romaine eût
prétendu nuire à vos droits & à vôtre dignité : mais
nous avons eu la confolation d’apprendre,qu’après
l’entrée du légat vous aves déféré à fes falutaires
exhortations, & avés juré fur l’autel en touchant
les évangiles, de conferver la liberté ecclefiaftique
& de chaffer les heretiques de vôtre roïaume. Le
pape ajoute ce que le roi avoit promis touchant les
Comains, comme nous avons vu dans fon é d it ,
puis il continue :
Lorfque nous attendions que vous demeureriés
ferme dans cette faliitaire refolution, nous avons
vu avec douleur que vous n’avés point exécuté
ce que vous aviés promis & juré tant de fois.. En
quoi
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quoi vous avez reconnu que vous aviez grièvement A n . 117 ? .
péché,& que vous étiez retombé dans l’excommunication
& votre roïaume dans l’interdit. Vous
avez renouvellé le même ferment. & renoncé à toute
appellation, exception & oppofition : mais vous
n’avez pas mieux obfervé cette promeife : vous avez
encore eu recours à l’appellation, & fécoué l’obéif-
fance du légat. Le pape lui reprefente enfuite la
grandeur de fon égarement, là rigueur du jugement
de J. C . où les appellations n’auront point de lieu :
il lui déclare qu’il emploiera pour le corriger les
moïens fpirituels & les temporels, & qu’il s’aifure
que les prélats , les feigneurs & le peuple de fon
roïaume s’élèveront contre lui pour l’intérêt de la
gloire de Dieu. La lettre eft du neuvième de Décembre
12.79,
Ladiilas paroît y avoir eu quelque égard : au
moins voïons-nous que l’année fuivante il recon- Rmn‘IlS®'*■s>
nut fa faute d’avoir diifipé le concile de Bude , Ô£
pour réparation il donna au légat ftipulant au nom
des pauvres cent marcs d’argent de revenu annuel,
a l’eifet d’entretenir un hôpital qu’il devoit fonder
dans fon roïaume. La lettre eft du dix-huitiéme
d’Août iz8o. & en même temps il en donna une ‘
autre pour accepter toutes les conftitutions émanées
ftu faint fiege contre les heretiques, & les faire ob-
ferver dans fon roïaume. Mais enfin il chaifa le légat
Philippe , qui paifa en Pologne, & y fut reçu
avec honneur. ^ r*,».».,«,;
L’archevêché de Gnefne étoit vacant depuis z,*î./.vh.»s*;
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