
A N. 1258.
To. t . & 2. Gr&cÎA
erthod.
LYHI.
¡Le bienheureux
Auguilin de Siciü!
BolL 19. Mai to.
15. p. 61 o.
p . 16f , n. 3.
Sup, Ifb. l s x x y .
».42.
631 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
letiniote qui étoit enfermé avec lui , fut transféré
à C . P. & mis avec George Metochite diacre de
la grande églife , autre difciple de Veccus ; mais
çomme ils ne pouvoient convenir avec les fchif-
matiques au gré. de l’empereur, on les enferma
dans le grand palais. Jean Veccus a laiifé grand
nombre d’écrits, la plûpart fur la proceflion du
faint Efprit, & l’union des églifes.
Cette année 1258. les ermites de faint Auguftin
tinrent à Milan leur chapitre général, où le vingt-
çinquiéme de Mai ils élurent pour général de l’or,
drè frere Auguftin, qui étoit alors en cour de
Rome penitencier du pape. Il fe npmmoit dans
le monde Matthieu de Thermes, & étoit né en
Sicile près de Palerme, d’une famille noble originaire
de Catalogne. On le fit étudier dès fon enfance,
& il alla enfuite à Boulogne , où en peu
d’années il parvint au degré de dofteur & de pro,
feifeur en droit civil & canonique : après quoi il
retourna en Sicile, où fa réputation le fit connoî-
tre à Mainfroi qui y regnoit alors ; enforte qu’il
le fit juge perpétuel de fa cour , & fon principal
miniftre d’état. En cette élévation il cpnferva une
grande pureté de moeurs & une parfaite intégrité
dans l’adminiftration de la juftice. Il accompa^
gnoit Mainfroi à h bataille de Benevent , où ce
prince périt; comme Matthieu difparut dès-lors,
on crut qu’il avoit été tué en cette occafipn : mais
le crainte de la mort l ’avoi.t fait fuir & repaifer en
Sicile.
Il y fut attaqué d ’une maladie fi yiolente qu’il
fe
■BasaHE
L i v r e X X X I X . ¿33
fe crut prêt à mourir , & craignant le jugement ---- ---------•
de Dieu il promi t, s’il revenoit en fanté , d’em A N. 1258.
trer auiïi-tôt en religion pour y faire penitence.
Etant guéri & voulant accomplir fon voeu , il re-
folut d’entrer dans l’ordre de faint Dominique ;
& envoïa deux de fes domeftiques pour lui amener
des freres de cet ordre ; mais ils fe méprirent
jufques à trois fo is , & lui amenèrent toujours des
Auguftins. Enfin il crut que Dieu l’appelloit à v i vre
avec ces derniers, il leur découvrit fon deifein
& prit leur habit. Mais il ne leur fit point con-
noiftre qui il étoit ; il cacha fa naiifance, la feien-
ce , fes grands emplois,il changea fon nom en celui
d’Auguftin, & feconduifit comme le moindre
des freres. Il alloit à la quête , lavoit la vaif-
felle & rendoitàla maifon lesferviceslesqdus bas:
il obfervoit une exaéte pauvreté,fe contentoit de
la nourriture la plus grofliere,& ne mangeoit qu’une
fois le jour.
Après avoir demeuré quelque temps en Sicile, c . i . p . 619,
il apprit qu’enTofcane & près de Siene,il y avoit
un convent de l’ordre dans un lieu © fort folitaire ,
dédié à fainte Barbe. Il y paifa par la permifiion
de fon fuperieur , & y vécut entièrement inconnu
& pratiquant à fon ordinaire les exercices les plus
humilians. De-là fon prieur le mena à Rofia , où
il fut reconnu pour ce qu’il étoit à cette occafion.
Les freres de ce convent avoient un procès en
cour de Rome, pour un certain bien qu’ils étoient
prêts de perdre, & qui contribuoit fort à la fub-
fiftance de la maifon. Frere Auguftin les voïanç
Tome X V 11/. I H
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