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An. 1273. le ijs (Üfcnt iolemnellement, ils continuent encore
d en dire plufieurs baiïès. Or comme on aime
aujourd’hui la brieveté,le peuple cherchcplûtÔt ces
mettes que celles des autres églifes. Les freres retiennent
le peuple à ces mefTes par un fermon, ce qui
1 enipeche de vifiter les autres églifes comme il de-
Vroit. Ils donnent auffi à leurs fêtes & pendant les
octaves des indulgences de deux, trois, quatre années
ou plus. Voilà ce qui regarde le clergé;
*- 1*. H Quant aux laïques, vous fcavez, comme ayant
ete archidiacre de Liege, qu’en quelques lieux on1
tient plufieurs fois l’année un fynode, où ils font
appeliez, & ou des témoins choiiïs dépoiènt de ce
que les laiques ont fait publiquementeette année-là
contre Dieu & la religion, ou ce que porte le bruit
public;& les açcuièz doivent iepurger ou être frappez
de la peine canonique. Cetufagen’eft pasrecû:
dans les au tres dioceiès, d’où il arri ve que les crimes
des laïques , quoique manifeftes, demeurent impunis
; & fi Je curé veut les acculer dans laparoiflè,
iouvent c eft au péril de là vie. Faites donc,s’il vous
plaît,que l’on tienne par tout ce fynode pourl’hoiv
neur de la religion-..
Il y a chez nous des perfonnes de l’un & de l’autre
lexe , qui prennent l’habit & le nom de religieux,
lans que leur inftitut foit approuvé par le faint
ge ’ ce ft1” nous les fait comprendre fous le
nom de lèéles. Ils ne cherchent qu’à le fouftrai-
re par une mauvailè liberté à l’obéilïànce de leurs
maîtres, de leurs maîtreflès, ou de leurs pafteurs,.
1 . Tom% v . i u
XXVIÍ.
Lettre du pape'
à l’évêque dfe
Liege.
Háfem. p. 19 9.
to* x i . conCé pif 510»
L i v r e L X X X V I . J y j
les femmes à s’affranchir de leurs maris : oy même *-------—
de jeu nes veuves renoncent au mariage contre l’a- 12 7 5
Vis de l’apôtre. Ces faulfes devotes excitent des le-
ditions contre les prêtres , évitant de le confelfer
ou de recevoir d’eux les iàcremens, & faiiànt entendre
qu’ils font fdüillez entre leurs mains. Nous
ferions d’avis qu’elles fe mariaiïènt, ou qu’elles
fulïènt renfermées dans des maifons de religions
approuvées. Telle eft le mémoire de l’évêque
d’OlftiutS,
Le pape Grégoire cónnoííToit mieux que per-
fonne la vie icandaleufe de Henri évêque de Lie-
ge; c’eft pourquoi il lui écrivit avant le concile
une lettre , Où après une exhortation générale il
ditrNous avons appris avec douleur que vous vous
êtes adonné à la fimonie & à l’incontinence, en-
forte que vous ave.2 eu plufieurs enfans devant Sc
après vôtre promotion à l’épiicopat. Vous avez
pris une abbeife de l’ûrdre de làint Benoît pour
votre concubine publique, & dans un feftin vous-
Vous êtes vanté devant tous les affiftans d’avoir
eu en vingt-deux mois quatorze enfans; à quelques
uns deiquets vous avez donné ou procuré des'
bénéfices même à charge d’ames, quoiqu’ils n’eu f
fentpas l’âge; & vous avez donné,à d’autres de vos
enfans des biens de votre évêché en les mariant
avanfageuiemenf. Dans une de vos maifons nommée
le Parc, vous tenez depuis long tems une reli-
gieufe avec d’autres femmes ; & quand vous venez
à cette maifon vous y venez feul, laiflànt dehors.
Aaiii,