
i 44 H s t o ' i r e E c c l e s i a s t i q u e ; 1
de pieté les meditàtions fur la vie de J C. méri-
tent une attention particulière. Elles iont adref-
fées aune religieufe du fécond ordre de faint François,
c’eft-à-dire, des filles defainteClaire, qu'il
exhorte par l’exemple de l’un’ôc de l’autre, à méditer
aifiduëment la vie de N. S. puis il ajoute : Ne
croyez pas que nous puillions méditer tout ce
qu’il a fait ou dit, ni que tout foit écrit : mais
afin que fes aétions faiTent plus d’impreifion fur
vous, je les raconterai comme fi elles s’éioient
f allées delà maniéré qu’on le peut reprefenterpar
imagination : car nous pouvons ainfi méditer
l ’écriture même, pourvu que nous n’y ajoutions
rien de contraire à la vérité , à la foi ôc aux bonnes
moeurs.
Sur ce fondement il fait comme des tableaux
de toute la vie de J. C. ajoutant aux narrations de
l’écriture, lés circonftances qui lui paroiifent convenables
, ôc qu’il tire quelquefois d’écrits apocryphes
qui paffoient alors pour vrais, ou de révélations
peu certaines. Par exemple , il dépeint
ainfi la nativité de N. S. L’heure étant venue ,
favoir le dimanche à minuit, la Vierge fe leva ; ôc
s’appuïa contre une colomne qui étoit là , mais
S. Jofeph étoit affis, affligé peut-être de ce qu’il
ne pouvoit préparer ce qui étoit convenable. Il fe
leva, ôc prenant du foin dans la creche, il le jetta
aux pieds de N. Dame, ôc fe tourna d’un autre côté.
Alors le fils de Dieu fortant du fein de fa me-
re fans lui caufer aucune douleur, fe trouva fur
le foin qu’elle avoit à fes pieds: elle fe baiifa , le
L i v r e L X X X V I. i 4J
prit, l’embraiTa tendrement , le mit fur fes g e noux,
ôc le lava de fon lait qui coula en abondance
, puis l’enveloppa du voile de fa tête, & le mit
dans la crèche. Le boeuf ôc l'âne fe mirent à genoux
, pofant leurs mufeaux fur la crèche ôc fouf-
flant pour échauffer l’enfant, comme s’ils l’euf-
fent connu. La mere à genoux l'adora , rendant
grâces a Dieu, ôc Jofeph l’adora de même. S. Bo-
naventure dit tenir ce détail d’un faint religieux
de fon ordre, à qui la Vierge elle - même l’avoit
révélé.
Tout le refte de l’ouvrage eft du même goût ,
ôc l’auteur ajoute à ces peintures, des dialogues
ôc des difcours accommodez aux fujets. Cette méthode
a été depuis fuivie parles autres fpirituels,
en donnant des fujets de méditation ; ôc il eft à
craindre qu’elle n’ait donné occafion à des efprits
foibles de prendre pour des révélations ce qu’ils
âvoient fortement imaginé. Peut-être auffi cet
exemple a autorifé les faifeurs de légendes à inventer
plus hardiment des faits, ou du moins des
circonftances qu ils ont jugées propres à nourrir
la pieté.
Depuis la défaite de Conradin, le roi Charles
d Anjou ne trouva plus d’ennemis à cèmbat-
tre en Italie ni en Sicile. Tout fe fournit jufques
aux Sarrafins de Nocera, qui après avoir foute-
nu un long fiege , furent enfin contraints faute
de vivres, de fe.rendre à diferétion le vingt-
feptiéme de Juillet n d y / ils vinrent la corde au
coû fe jetter à fes pieds, fe reconoiffant fes efr
v.
Démarches cfe
Paleologue.
pour la réunion
G• de Vod» Lau.
e. 49*
Mon• Vado Jr*
B j