
An. i 177 j}lames> Pies de nous 8c du concile qui reftoit, fai-
fant partie d un plus grand qui vient d’être tenu
chez nous. Vous verrez par la lettre iynodaie qui
vous fera prefentée, comment nous avons ratifié
& confirmé l'union par nos foufcriptions, qui tiennent
lieu de ferment parmi nous. Vous l'allez voir
encore par cette lettre, où en prefence de Dieu 8c
de Ces anges nous renonçons abfolument au fchif-
me introduit mal a propos entre l’ancienne Rome
& la nouvelle, qui eft la nôtre. Nous reconnoif-
fons la primauté du fiége apoftolique, nous ve nons
a ion obedience, 8c nous promettons de lui
conferver toutes les prérogatives, que lui onr attribué
ceux qui avant le fchifmeont tenu le fiége
de C. P. 8c tous les privilèges que lui ont accordé
les empereurs. En coniéquence de la primauté de
1 églife Romaine, nous reconnoiflbns que le pape a
la plénitude de pui(Tance, & que comme il eft plus
obligé que les autres à défendre la foi, auflî les
queftions de foi doivent être décidées par fon jugement.
A cette églife peuvent appeller tous ceux
qui fe trouvent lezez dans les affaires qui appartiennent
a la j urifdiction ecciefiaftique : toutes les
eglifes lui font foumifes & tous les prélats lui doivent
refpeét & obeïiTance. C ’eft elle qui a confirmé
les privilèges des autres égliCes, particulièrement
des patriarcales.
Jean Veccus met enfuite fa profeifion de foi
■. un Peu différente de celle que les papes Clement
IV. oc Grégoire X. avoient envoyee. Car encore
L i v r e L XXXVI .
qu'elle foit très-catholique, l’article de la pro-
eeiîîon du faint Efprit y eft enveloppé d’un plus
grand nombre de paroles, qui donnèrent depuis
aux Grecs occafion de chicaner fur ce point, il
parle enfuite du baptême, de la penitence, du purgatoire,,
& du iuffi âge pour les morts, il reconnoîc
les fept iacremens, la confirmation que les évêques
confèrent par l’impofition des mains 8c le laint
chrême,mais que les prêtres donnent auflî chez les
Grecs; l’extrême-onèbion, fuivant la doétrine de
l’apôtre faint Jacques; l’euchariftieconlacrée foit
en pain azime, fuivant l’ufage de l’égliie Romaine
, (oit en pain levé, fuivant l’ufage des Grecs fans
préjudice de la tranfubftantiation ; le facremenc
d’ordre, lemariag.e, qui peut être réitéré jufques
à crois fois ou plus. Cette lettre eft dattée comme
celle dei’empereur du mois d’Avril 1177.
Trois mois après le patriarche Veccus publia
une bulle, où il dit: Nous vous faifons fçaVoir que
dans le concile aflemblé à C. P. pour l’examen
du fchiftne fu rvenu depuis long-tems entre l’égli-
fe Latine 8c la Grecque, nous avons excommunié
tous ceux qui nereconnoiflent pas que la fainte
églife Romaine eft la rhere 8c le chef de toutes
les autres eglifes , 8c la maîtrefle qui enfeigne la
foi orthodoxe ; & que fon fouverain pontife eft
le premier & le pafteur de tous les Chrétiens, en
quelque rang qu’ils foient, évêques, prêtres ou
diacres. Nous avons auflî excommuniés tou. les
autres fchiftnatiques, foit qu’ils ayentla dignité
A n . 1177.
V» Tachym, lib>
•vi. c» 17.
X .
Ponriuites contre
les fchiima*
tiques.
Rain. n. 41«
fonc f.-ï©}7‘