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XXVIII.
Conciles de
Nantes & de
Paris.
tom. n . / . S 2.6.
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J2 H I S TÔ ÏRÉ E c o l e s r a s t i q u e .
copies à toutes les peribnnes qui le délireront. C’e il
1 office du faint lacrement, que le pape avoit fait
compofèr par laint Thomas d’Aquin, & que nous
dilons encore. Mais le pape Urbain étant mort
cette annee, la célébration de cette fête fut interrompue
pendant plus de quarante ans.
Vincent archevêque de Tours tint Ion concile
provincial à Nantes cette année 1264. le mardi
d après la faint Pierre, c’eft-à-dire, le premier jour
de Juillet.On y publia neuf canons.On défendaux
prélats ou aux patrons de s’obliger à la collation
ou a la prefèntation d’un benefice qui ne vaque
pas encore ; d’établir des vicaireries , linon dans
les cas de droit ; d’exiger des clercs aucun peage ,
linon pour les marchandas dont ils font trafic.
On ordonne la relidence dans les bénéfices à charge
d ames; & en confèquence que la réception d’un
fécond benefice de cette qualité fait vaquer le premier.
On defend la chalïè aux clercs, principalement
aux prêtres & aux religieux. On défend de
diminuer le nombre des moines dans lesprieurez.
Enfin de lèrvir plus de deux mets aux prélats dans
leurs vilites.
On tint auiïi un concile à Paris la même année}
le lendemain de faint Barthelemi, c’e ft-à-dire,
le vingt-fixiéme jour d’Aouft; & ce fut le légat
Simon de Brie cardinal de fâinte Cecile qui y
prelida. Le roi làinr Loüis étoit lènliblement affligé
de 1 ancien abus & général des juremens &
des blafphemes, qui regnoit particulièrement dans
ion royaume} & penlànt ferieuièment à la deraci-
L i v r e L J X X X V . ^ ______
n e r , il en conféra avec le légat, par l’autorité due
quel & par la fienne, il convoqua cette alTemblée ‘ 4*
compoièe de fèigneurs &. de prélats. Le légat fit un
fèrmon très-fort; & le roi animé de ion zele y
joignit une exhortation pieufe,foutenuëde raifons
iblides & clairement expliquées; enfuite de l’avis
de toute l’aflemblée , il fit une ordonnance très-
fevere, qui fut publiée par tout le royaume; & il
tint la main à l’execution. Un bourgeois de Paris 3«*!»»?•
ayant blafphêmé avec des paroles infâmes, le roi
lui fit marquer les levres d’un fer chaud pour ièr-
vir d’exemple ; & fçaehant que plufieurs perfonnes
iàges, lèlon le monde, enmurmuroient, il dit: Je
Voudrois être marqué de même, & de porter cette
difformité toute ma vie y pourvû que ce vice fût
entièrement banni de mon royaume. Dans cette
même aflemblée, comme on croit, le légat obtint
la decime fur le clergé de France , fans laquelle
Charles d’Anjou ne vouloir point entreprendre la
conquête du royaume de Sicile ; & il régla avec ce
prince les conditions aüfquelles il endevoit recevoir
l’inveftiture.
- Le pape Urbain étoit averti que dans l’île de Chi- H f i i
r r . v ^ t - r • / • 1 a Détordre- e » pre | particulièrement a Nicolie, qui en etoit la me- chipi*.
tropole, les Chrétiens tant clercs que laiques, com- Bj>m' 6<”
mettoient des crimes énormes ; des blafphêmes ,
fouvent à l’occafion des jeux de hafard , des for-
tileges, des adultérés & d’autres impuretez abominables;
& quand l’archevêque vouloit p: oceder
contre les coupables pour leur impofèr des peines
canoniques, le bail ou regent du royaume s’y op-
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