
An. 1269.
Sup. liy. ixxxy..
* . 4 4 . 5 S.
IÍ-
Apologie des
pauvres par
5. Bonaventure.
Vadinç. h69.7t.
6. Bonav. opuf ?
to. 2. 3 9 ¿.edi t.
Tarif, 1.6+7,
13 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fées ou pourroit impoièr à l’églifè de notre roïau-
me , & par lefquelles'il eft mifèrablement apau-
v r i, fi cen’eftpour une caufe raifonnablc & très-
urgente, ou pour une inévitable neceffité ,& du
confentement libre & exprès de nous & de l'égli-
fe. Cette ordonnance eft datée de Paris l’an 1 268.
au mois de Mars, c’eft-à-dire 1 26 p. avant Pâque.
Quelques exemplaires n’ont point le fixiéme article
contre les exaétions de la cour de Rome: mais
on croit avec raiion qu’il en a été retranché. Car
encore que la cour de Rome ne fbit pas nommée
dans les autres articles de cet ordonnance, on voit
bien qu’elle tend principalement à reprimer les en-
trepriles des papes iur lesdroits des ordinaires pour
les eleétions, les collations dé bénéfices 8c la ju-
rifdi&ion contentieufe : quoique le fàint roi puif-
fe aufïï avoir eu en vûë les entrepriiès des ièigneurs
8c des juges laiques. Depuis quelques années il a-
voit eu des différends fâcheux avec le papeClement
quoique d’ailleurs ion ami, au iujet des bénéfices
vacans en régale dans les égliies deReims&de Sens;
& il étoit de fà prudence de prévenir de pareilles
conteftations.
Un doébeur de Paris, nommé Girard d’Abbe-
ville , prenant le parti de Guillaume de fàint-
Amour, attaqua de nouveau les freres mendiants,
par un écrit auquelS.Bonaventure oppofà pour ré-
ponfe l’ouvrage intitulé:Apologie des pauvres,publié
comme l’on croit cette année 12 69.11 n’y nomme
point l’auteur qu'il refute, foit qu’il ne leconnut
pas, ioir pour épargner fa réputation. Nous AN.1269.
avons vû que quand on objeéboit aux religieux
mendians que J. C. avoit une bourfè & quelque
argent en reîèrve, ils répondoient qu’il l’avoit fait
par condefcendance pour les foibles.Girard d’Ab-
beville traittoit cette provifion d’erreur perni-
cieufè, difànt que cette condefcendance ne s’ac-
cordoit point avec la ibuveraine perfeélion de T.G
Saint Bonaventure répond par les paroles de fàint
Auguftin : T. C. avoit une bourfè 8c fouffroit que'
de fàintes femmes le fèrviiïènt : fàint Paul vint en-
fuite, qui fc paiïoit de tels fècours. La conduite de
fàint Paul étoit-elle donc plus parfaite que celle de
J. G ? au contraire celle de J. C. étoit plus fubli-
me, parce qu’elle étoit plus charitable. Il fçavoit
que Paul n’ufèroit pas de tels fècours ; 8c afin qu’il
ne condamnât pas ceux qui les chercheroient, il
voulut lui-même donner l’exemple aux foibles de
les recevoir.
Girard difoit encore, que c’étoit un blasfême de
dire que J. C. 11e dût pas être imité en to u t, prin- A4®«»-
cipalement par ceux qui tendent à laperfeélion.
Saint Bonaventure répond : Ce fèra donc une im-
perfeébion à faint Paul de ne s’êtrepas fait accompagner
par des femmes qui fourniffent à fà fubfi-
ftancep c’en fèra une à fàint Jean-Baptifte d’avoir
vécu dans le defèrt, & n’avoit jamais bû devin ; ce
fèra une imperfeétion d’être arbitre entre des fre--
res qui plaident pour une fiicceffion ; c’en fèra une
de ne pas laifïer fa bourfè entre les mains d’un