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jÇregoire Te retire.
fii H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
j.ufques à le menacer d’exil : il s’en exeufa fur ce
qu’il étoit étranger Si ne fçavoit pas les maximes
de l’églife 4e C . P. mais il donna une autre con-
feilion écrite Si lignée de fa main, conforme à D g
la doétrine des peres, Si qui ne contenoit rien
d’obfcur ni de fufpe£t. Quant au patriarche d’An-
tioche Arfene fur la feule nouvelle quil étoit uni
de communion ecclefiaftique avec le roi d’Arme-
nie , on le condamna Si on l'effaça dçs diptyques.
Grégoire devenant donc odieux de plus en
plus, écouta le confeil d’Athanafe d’Alexandrie,
qui de concert avec l’empereur lui propofa de fe
. 6. retirer. Ainfi un dimanche prêchant au peuple,
il dit : Je vois beaucoup de gens s’élever contre
m o i, Si je ne puis leur rélïfter feul : vû principalement
que lps Arfenites promettent de fe tenir
en paix fi je me retire. Je veux donc en effaïer,
mais s’ils ne tiennent pas leur parole , je reviendrai
plus ardent à les pourfuivre. Aïant ainfi parlé
il fe retira au monaftere des Hodeges,mais
fans renoncer entièrement à fes fonctions ; car il
çonferoit avec les évêques Si le clergé , il tenoip
des conciles. Si rendoit des jugemens : en un mot
il gouvernoit toujours, fon églifè, & on le nom-
moit aux prières. Mais le fcandalene celfoit pas
& il augmenta à l’arrivée de Jean évêque d’Ephe-
fe que l’pn avoit prévenu contre Grégoire : en-
forte que l’empereur faifoit fcrupule d’aififter à la
liturgie où il étoir nommé ; ce qui donna enfiiitç
oçcafion à fes adverfaires de faire fupprimer fon
noin
L i v r e L X X X V I I I . ¡¿ s
hom dans les prières publiques Si de lui demander
fa démiifion, afin qu’on pût élire un autre patriarche.
Alors arriva à C . P. Cyrille transféré du fiege
de T y r à celui d’Antioche après Arfene. Ce toit
un homme grave, pieux Si ami du repos, qui ve-
noit, comme il y etoit oblige fuivant l’ufage des
Grecs, pour faire confirmer fa tranilation par le
patriarche de C. P. ce que toutefois il ne pût obtenir
pour lors. On le logea par honneur au monaftere
des Hodeges, Si Grégoire paifa à l’hofpice
de faint Paul de Latre. L’empereur l’envoïoit que- c
rir de-là pour l’entretenir avec les évêques, & lui
perfuader de donner fa démiifion : mais il deman-
doit qu’en même-temps ils lui donnaifent leur déclaration,
qu’ils le reconnoifloient orthodoxe , ce
qui les jettoit dans un grand embarras : car cette
reconnoiifance montroit une violence tyrannique
à exiger fa démiifion. Ils prièrent donc l’empereur
de faire juger Grégoire dans les formes : afin que
fi fon écrit étoit trouvé fans erreur, il demeurât
patriarche ; s’il étoit condamné, qu’il demandât
pardon Si l’obtînt, Si qu’on lui donnât un fuccef-
feur. L’empereur accepta la propofition, & Grégoire
convint de fubir le jugement. On marqua
le jour Si le lieu qui étoit le grand palais : on nomma
les juges, Si les accufateurs fe préparèrent. Le
jour venu Grégoire fe prefenta devant le palais
avec fa fuite tous à cheval, & fit fçavoir à l ’empereur
qu’il y étoit. Mais l’empereur fit reflexion
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