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chap:ai>é c. 6,
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48 HlSTOl f cE Ec CLES I A STIQTJE.
la nommer. Il communiqua le tout à Jacques Pan-
taleon, alors archidiacre de Liege , depuis pape
Urbain IV. à Hugues de faint C h e r , alors provincial
des freres Prefcheurs & depuis cardinal, à Gui
ou Guiard de Laon évêque de Cambrai, au chancelier
de l’églife de Paris, aux trois profefleurs de
théologie, qui enfeignoient alors à L iege, &ç à plu-
fieurs autres hommes favans & vertueux. Ils furent
tous d avis qu il étoit jufte & utile à l’églife de célébrer
I’infticution du faint facrement plus folern-
nellement que l’on n’avoit fait jufqu’alors. Julienne
ainfi aiTurée fit compofer un office du faint facrement,
par un religieux de la même maifon , nommé
Jean , encore jeune & peu inftruit, mais d’une
vie très pure.
Le Projet de cette fefte étant d ivulgué, plufieurs
ecclefiaftiques s’y oppoferent dtfant qu’elle étoit
iuperflue, que l’on faifoit tous les jours à la meife
la mémoire de l'infticution de l'euchariftie, & que
les révélations de Julienne n’étoient que des reve-
ries. Mais Robert de Torote évêque de Liege
n’en jugea pas de même, &. par une lettre adref-
fée à tout le clergé de fon diocefe en 1x46. il ordonna
que la fefte du faint facrement feroic ce-
ltbrée tous les ans, le jeudi après l’oétave de la
T r in ité , avec jeûne la veille, llavoit refolu d’en
publier l’ordonnance dans ion fynode, mais il fut
prévenu par fa mort, qui arriva la même année
lefeiziemc d’Oéfobre. L’année fuivante 11.47. les
chanoines de faint Martin celcbrerent les premiers
la fefte da faint facrement. Hugues de faint Chpr II
L ivre L X X X V . 4g
qui étant provincial des freres Prêcheurs, avoit ” *
approuvé le projet de cette fête, fut fait cardinal An. 1244.
du titre de fàinte Sabine , Sc envoyé légat en Allemagne
, & comme il étoit à Liège on lui montra
l’office du faint làcrement, dont il fut très-content
après l’avoir bien examiné. Il voulut même donner
l’exemple, & célébra la nouvelle fête à faint Martin
du mont; où au milieu d’une grande multitu- cUi c
de , il prêcha fur ce fujet, puis dit la meiTe avec
grande folemnité. Enfuite il fit une lettre adreffee
à tous les prélats & à tous les fideles dans l’éten-
duë de là légation , où il ordonne que la fête du
iàint facrement foit célébrée tous les ans le jeudy
après l’oélave de la Pentecôte , & exhorte les fideles
à s’y préparer , de forte qu’ils pufient ce jour
là communier dignement. La lettre eft du vingt-
neuvième de Décembre 1252. Deux ans après le
cardinal Pierre Capoche auffi légat étant à Liege, '■ ’ •
fit une pareille ordonnance.
Henri de Gueldres iucceiTeur de Robert dansc.m.
l ’évêché de Liege, étoit plus militaire qu’eccle-
fiaftique , & de fon teins la licence fut grande
dans le diocefe ; enforte que plufieurs du clergé
déclamèrent contre la nouvelle fête , & les révélations
de Julienne, qu’ilsperfecuterent & obligèrent
à fortir de Liege. Elle mourut en i2y§. le
cinquième d’A v r il, & eft honorée dans le pays m -M4«..44?<
comme bienheureufè. Elle avoir une amie particulière
nommé Eve , réclufè à Liege près de
iàint Martiu, & connue auffi du pape Urbain lorfi
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