
. 19Z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
1.2 7-3.' ment Drotheim, touchant les droits de fon églî-
fe. Cette métropole avoit été établie en 1148.. par
im.ixix. ie cardinal Nicolas évêque d’Albane légat du pape
Eugene III. & j niques là, la Norvège avoit été
7>-n- s- ioumiiè à la métropole de Lundeu en Danemarc.
L ’archevêque Jean étant revenu de la cour de Rome
, où il avoit été lacré, commença à s’informer
des droits de fon égliiè, & trouva que ià jurifdic-
tion étoit reiïèrrée par lïnftruétion des baillifs
& des autres officiers laïques, qui jugeoient iui-
yant les loix écrites du pays Sc les coutumes, non
ièlon le droit canonique & les privilèges de l’égli-
fe. Il trouva encore que l’on avoit dérogé à un
privilège, par lequel on prétendoit qu’un roi nommé
auui Magnus, s’étoit dévoué lui & ion royaume
à S. O lafroi & martyr ; St avoit ordonné en ligne
de fujetion,qu’après fa mort ià couronne ièroit;
offerte à ce iàint dans l’égliiè çathedrale de Dron-
theim, Sc ainil celle de les iucceileurs. C’eft iàint
o la f ro i de Norvège mort en io28.commenous
avons vû en fon tems. L’archevêque prétendoit
auiîi que fuivant une ancienne conftitution, le
royaume de Norvège étoit éleétifj Sc que lui & les
autres évêques devoient avoir la principale autorité
entre les électeurs.
Or l’archevêque ayant reçu la lettre du pape
pour la convocation du concile, fe propoia de
preiènter au pape les articles dont il croyoit avoir
fojet de iè plaindre , comme étant du nombre
des abus auiquels le çoncile devoit pourvoir :
mais
L i v r e L X X X V I . tpj
mais il confidera qu’il en pourroit naître unedivi-
fion entre l’églife Sc l’état ■, très pernicieufe pour le
temporel & pour le fpirituel. C’eft pourquoi il jugea
plus à 'propos d’expliquer au roi fes fujets de
plainte , & le prier d’y remedier lui-même. Le roi
de fon côté croyoit avoir de bonnes raifons à op-
pofer aux prétentions de l’archevêque , principalement
quant à la qualité de fon royaume qu’il
foûtenoit être libre Sc lùcceiFif & l’avoit reçûtel
de fon pere & de fes ancêtres, & le vouloit tranf-
mettre de même à iès enfans. Toutefois il voulut
bien de l’avis des évêques & des barons faire un
concordat avec l’archevêque à ces conditions.L’ar-
chevêque au nom de fon églife,.renonça au prétendu
droit de l’eleéfion des rois & d’offrande de leur
couronne, tant qu’il refteroit un héritier légitimé :
mais en cas qu’il ne s’en trouvât plus, l’archevêque
& les évêques auroient les premiers fuffragespour
l’ele&ion du roi. Le roirenonça à toute connoif-
fance& jurifdiétiondes caufes ecclefiaftiques, fça-
voir toutes les caufes des clercs entre eux, ou contre
les laïques en défendant j les caufes de mariage,
d’état de perfonnes, de patronage , de dîmes, de
voe u x , de teftamens, principalement quant aux
legs pieux 5 la défeniè des pèlerins qui vont a iàint
Ola f ou autres faints, Scieurs caufes, St la defeniè
des ecclefiaftiques, Les crimes de iàcrilege, parjure,
ufure, fimonie, herefie, fornication, adultéré, incef-
te ; Si toutes les autres cauiès qui de droit commun
apartiennent au tribunal ecclefiaftique. Le roi pro-
Tome X n i h B b
An. 1273.