
An. 12.63.
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814. Joimté
rfferv. p» j68 .
3^ H i s t ô i r e E g c l e s i a s t i q u e ;
Bethléem. Sur ces nouvelles le pape Urbain écrivit
à S. Louis une grande lettre pleine de lamentations
, où il dit que le fultan deBabylone, c’eft-
a-dire d Egypte, eft venu contre la foi des traitez,,
camper avec une grande armée, entre le mont;
Thabor & N a ïm , & s’eft rendu maître de tout le
pais jufques aux portes d'Acre. Il a même en haine
du nom- Chrétien fait abattre ¿t raièr entiere—
men 1 èglife de Nazareth , dans l'enceinte de laquelle
la Vierge faluée par l’ange a conçu du faine
Efprk. Il a démoli 1 eglife dumontThabor où J. C.
s eft transfiguré, & où il a apparu à fes difciples
après fa réiurreétion. Cette deftru&ion des lieux
faints eft remarquable pour la fuite de l'hiftoire.
Le pape conclut fa lettre en exhortant S. Loüis,
à envoyer un prompt fecours à la terre feinte
,, attendu que le fultan menaçoit de revenir
au printemps ,. la, datte eft du vingtième
d’Août.
Pour cet effet il envoïa en France larchevêque
d e T y r en qualité de légat; & on tint une affem-
bJée à Paris à l'oétave de la feint Martin, c’eft,a-dire
le dix huitième de Novembre 116:3. où l’on ordonna
ce qui fuit. Le légat remettra au roi les
lettres dont il eft porteur, & qu'il a fait lire touchant
la levée du centième des revenus eccle-
fîaftiques, pour le fecours de la terre feinte ; & il
■ ne fe fervita plus de ces lettres contre ceux qui
obéiront ad ordonnance des prélats qui eft telle.
Les prélats ont accordé, tin t pour eux: que pour
leur clergé,, non en vertu de la lettre du pape,, r i.
L i v r e L X X X V; 37
par aucune contrainte , mais volontairement &c *
de leur bon gré pour le befoin delà terre feinte un A n
fubfide de vingt fols par cent livres: auquel per-
fonne ne fera contraint par la puiffance feculiere,
mais chaque prélat y contraindra le clergé de ion-
diocefe par cenfures ecclefiaftiqües. Le curé ou autre,
dont le revenu n’excede pas douze livres pa-
rifis, he paiera rien s’il ne veut. Cette fubven-
tion durera cinq ans, & fera payée moitié à la faine-'
Jean,; moitié à Noël. Les- chanoines^ ne paieront?
rien de leurs diftributions quotidiennes, pourvût
que la bourfe commune du chapitre paie laSubvention,
On peut rapporter à cette affemblée du clergé
de France à-Paris, une remontrance que tous les Ju%“g a w ‘
prélats firent à feint Loüis, félon le récit du fire de
Joinville qui s’y trouva prefent. L’évêque d'Au- 1- +°*,
xerre qui portala parole etoit Guide Mellot, & te- 5
noie ce fiege depuisl’an 1 £46. Il dit au roi ; Sire,tous GM-&- te. 1,.
ces prélats me font dire que vous laiffez perdre la re-
ligioni Le roi effraïé de cette propofition fit le figne
de la croix dit:-Evêque, ditesmaoi comment cela
fe fait.Sire , reprit l’évêque , c eft qu’on ne tient
plus compte des excommunications , car aujourd’hui
perfonne ne veut faire fetisfaéfion à l’églife,
©naimemieux mourir excommunié; c’eft pourquoi
nous vous prions tous d’une voix pour Dieu, &s
parce que c eft votre devoir, de vouloir bien commander
a tous-vos- baillifs, vos prévôts, & vos-'
autres officiers de juftice, qu’ils contraignent par
feifie de fes biens, celui qui- aura été excommu-
E iij.