
4 S 8 . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
roïaume de Dieu a été ôté aux J u i f s d o n n é à
une nation"qui pratique la juitice : d’où il parok
clairement que les Chrétiens ont reçû la liberté &
que les Juifs leur font fournis par une fervitude
perpétuelle. Je laiffe à juger aux fçavans fi cette
autorité tirée de l’évangile regarde la puiffance
temporelle. Le fynode défend donc aux Juifs fui-
vant le,concilç de Latran d’avoir des nourrices ou
d’autres domeftiques Chrétiens, d’exercer des
charges publiques. Il défend aulïï aux Chrétiens
d’aller manger chez eu* ou dp les prendre pour
médecins.
Ces conftitutions fynodales font une ample infini
ction aux ecclefiaftiques fur l’adminiftration
des facremens & fur tous leurs devoirs, & voici
çc qui m’y paroît de plus remarquable. Le hap-
tême fe donnoit encore aux enfans par immer-,
fion, même dans les mâifons, même en cas de
neceffité; & hors le danger , on les portoit encore
à l’églife à Pâques & à la Pentecôte pour les bap-
tiferfolemnellement, Après que les enfans étoient
baptifez on lesfaifoit confirmer le plutôt qu’il fe
pouvoir , & du moins dans les trois ans, A l’éle-
yation de l’hoftie après la confecration les affif-
tans, dit l’évêque , ne fe contenteront pas de s'incliner
, mais ils fe mettront à genoux & en feront
avertis par le fon d’une clochette. On accorde
treize jours d’indulgence à ceux qui accompagnent
le faint facrement, quand on le porte aux
malades. On exhortera les fideles à fe confeifer
trois fois l’année avantlçs fêtes de Noël, de Pâquem
Si de la Pentecôte, du moins au commence-- A n . 1187.
ment du carême, &i ils fe confeiferont à leur propre
prêtre, ou à un autre par fa permiiïion , fans
laquelle il ne pourroit les abfoudrê. Le médecin
appelle pour voir un malade l’exhortera avant toutes
chofes à appellerTon confeifeur. Il y avoit encore
des penitens publics, dont le penitencier recevoir
les confeilions à l’entrée du carême ; & il
étoit défendu de commuer la pénitence publique,
ni la faire racheter pour de l'argent. Ordonné de
1 „ 1 / r ■■ r r i «-n- f -Wi t -E- recevoir avec4honneur & derraier railonnable- t.n7i.D,
ment les freres Prefcheurs & les freres Mineurs ,
qui paiïeront dans le diocefe pour confeifer, attendu
le grand fruit que leur prédication & leur
fainte vie a produit dans l’églife. Les curez auront c.e.
foin de défabufer les ignorans>qui craignent l’ex-
tr-ême-onction ¡s’imaginant,qu’après l’avoir reçue
il ne leur fera plus permis de marcher nuds pieds,
de manger de la viande , ou d’ufer de leur mariage.
La célébration du mariage fe faifoit à la porte a.'7.f.ïi7,.c.
de l’églife. On obligeoit les concubinaires à faire
ferment de s’époufer, s’ils retournoient à leur
mauvais.: commerce. Les ordinans examineront
en leurs confidences le motif qui les fait afpirer
aux ordres : fi c;eft de mieux fervir Dieu &c fon K l j
églife,-ouquelqu’interêt temporel,&le défird’extorquer
des bénéfices de ceux qui les auront ordonnez.
Il paroît ici que les évêques craignoient d’être
pourluivis par ceux qu’ils ordonnaient fans tfi-
■tre ecclefialfique, pour leur donner la fubfiftance
Tome XVII l, Q _ q q