
n i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e s
.........-« dit abondamment ce qu’il recevroit de la libéra^
A n. 12.67. licé de l’empereur, il ne pouvoit les contenter.
Il prit donc le parti de méprifer ce qu’on diioit de
lui à C. P. mais apprenantqu’il y avoit en Natolie
des hommes d’une éminente pieté qui étoient ican-
dalifez de fa conduite, il voulut les prévenir en fc
faifant voir lui-même à eux. Ayant donc commu-,
niqué fon deffein à l’empereur, il pafla en Natolie,
avec un équipage m agnifique, Sc vifita ces grands
perfonnages, dont le plus recommandable par fa
•vertu 8c par fa doctrine , étoit Nicephore Blem-;
mide.
Il leur d it, qu’il ctoit lui-même attache a Ar-
fene, qu’il le reconnoifloit pour patriarche, 8c ne
comptoir pour rien tout ce qu on avoir fait par
cabale contre lui : mais qu’il avoit été neceiiaire
que quelqu’un remplit fa place, 8cquel egliiefuc
gouvernée.Or, ajoûtoit-il, je pouvoismieux qu un
autre examiner celui qui feroit utile a cette place
par l’attachement que l’empereur avoit pour moi ;
enforte que je pouvois non feulement détournée
ce qui feroit arrivé de fâcheux aux partifans d Ar-
fen e , mais encore attirer des grâces a plufieurs
autres , en profitant de la bonne volonté de 1 empereur.
A ce difeours Jofeph joignit des libéralisez
qui faifoient impreihon fur quelques-uns de
ces bons folitaires, mais non pas fur Blemmide ; car
e’étoit un vrai philofophe , entièrement déraché
des chofes d’ici-bas, dont il regardoit fans paillon
tous les évenemens ; comme fi fon ame'eut ete
déjà fepatée du corps. Il confideroit donc les
chofes
I' ifcniïün
choies en elles-mêmes iàns égard aux perionnes, An. 12 ¿7- '
^cvoïoit qu’on avoit fait tQrt à Arléne, & quejo-
ièph étoit un ufurpateur ; mais il n’y trouvoit rien
d’étrange,vû la viciflitude ordinaire des chofes humaines.
Aufîi ne flattoit-il point Jofeph ; il rece-
yoit les vifites iàns fortir.de ià cellule pour aller au
devant, & iàns même iè lever quand il entroit.
Toutefois ilnele méprifoitpoint, au contraire il
le pria de fouferire fon teftament, & de lefairecon-
firmer par l’empereur, comme il le fit ; mais après ,
iamort de Blemmide le teilamment ne fut point
exécuté.
Dès l’an 12 6 2. le pape Urbain IV. avoit envoyé 1 v.
& i> . 1 . r > 4 - Lettres du paw* Simon d Auvergne oc trois autres ireres Mineurs, àPaieoioguc.
à l ’empereur Michel Paleologue , avec lequel ils Su n
dreiTerent quelques, articles pour l’union des égli-
fes, ôc l’empereur les envoya au pape Clement avec rZZt'"*«?*,
une profeiîion de f o i , dont il ne fut pas content,
y trouvant des erreurs & des obmiffions. C’eft
pourquoi il lui envoya la profeiîion de foi de l’égli-
îè Latine, compriiè dans une lettre : où il dit que
le pape Urbain a eu raiibn de vouloir mettre la
foi pour fondement du traité d’union , 8c qu’en
.ces matières il faut agir à découvert, & s’expliquer
clairement. La profeiîion de foi commence par
les myfteres de la Trinité & de l’Incarnation ; puis
on marque l’unité du batême& le purgatoire, en-
fuite on ajoûte : Les ames entièrement purifiées du
péché , font auili-tôt reçues dans le ciel;mais les
ames de ceux qui meurent en péché mortel, ou
avec le feul péché originel, deicendent auiîi-
Tome x n i h p;