
A n . i i 96.
X L 111.
Bulle d e r id i lai*
eos.
». 28.
N/V. Trivet. io. 8.
S p ia i, p. 68}.
, Sup.n. 37.
i\atn. ». io .
P r e u v . dijfer.p. 1 4 .
c . 3. At Im m u n . ?» 6.
6 0 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vileges qui leur ont été accordés par le faint fiegev
Frideric ni les Siciliens ne furent point touchés de-
ces menaces : que Boniface renouvella le jour de
la dédicacé de faint Pierre dix-huitième de Novembre
, mais avec auifi peu d’effet,
Il ne réuffit pas mieux à faire la paix entre la
France & l’Angleterre , quoique par fa bulle du
treizième d’Aouft il prétendît renouveller la trêve
qu’il avoir ordonnée l’année précédente entre
Adolfe , Philippe , & Edouard * & que dès le dernier
jour de Mars il eut écrit à l’archevêque de
Maïence , pour lui défendre de donner à l’empereur
Adolfe aucun fecours en cette occafion ,,
nonobftant fes fermens. La guerre ne laifïoit pas
d’aller fon train ,- & ces princes ne eroïoient pas
devoir abandonner au gré du pape les intérêts
de leurs états, ni les foûmettre à fon jugement,,
ainiî qu’il prétendoit. Et comme pour fubvenir
aux frais delà guerre, ils faifoient des impofitions
de deniers, non feulemeut fur le peuple , mais fur
le clergé : le pape fit cette année une conftitutiom
fameufe , qui commence par Clericis laicos, & où
il dit en fubftance.
L’antiquité nous apprend l'inimitié des laïques
contre les clercs, & i ’experience du tems prefenc
nous la déclare manifeftement ; puifque fans con~
fiderer qu’ils n’ont aucune puiifance fur les per-
fonnes ni fur les biens ecclefiaftiques, ils chargent
d’impofitions les prélats & le clergé tant régulier
quefeculier ; & , ceque nous rapportons avec douleur
, quelques prélats & autres ecclefiaftiques
L i v r e L X X X I X . ^ 603 _ ______
craignant plus d’offenfer la majefté temporelle ^
que l’éternelle , acquiefcent à ces abus. Voulant
donc y obvier , nous ordonnons que tous prélats
ou ecclefiaftiques réguliers ou feculiers qui paieront
aux laïques la decime ou telle autre partie
que ce foit de leurs revenus à titre d’aide, de iub-
vention ou autre, fans l’autorité du faint fiege ; &
les rois, les princes, les magiftrats & tous les autres
qui les impoferonc ou les exigeront , ou qui leur
donneront aide ou confeil pour ce fu je t, encourront
dès lors l’excommunication , dont l’abfolu-
tion fera refervée au faint fiege feul ; & ce nonobftant
tout privilège. Cette averfion des laïques
contre le clergé que le pape marque d’abord ,
ne remontoir pas à une fi grande antiquité : puifque
pendant les cinq ou fix premiers fiecles, le
clergé s’attiroit le refpeét & l’affeètion de tout
le monde par fa conduite charitable & définte-
reffée.
Dès la fin de l’année précédente , le clergé
d ’Angleterre avoir accordé au roi Edouard une
decime : mais cette année 115»6. il tint un parlement
à la faint Martin, où les bourgeois lui accordèrent
le huitième denier les autres le douzième
, ôc le clergé ne lui accorda rien. Le roi
irrité marqua un temps pour en délibérer & lui faire
une réponfe plus agréable & cependant il fit
feeller toutes les portes- de leurs greniers. Alors
l’archevêque de Cantorberi Robert de Vineheliee
fit publier dans toutes lès églifes cathédrales la
bulle du pape que je viens de rapporter. BH