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4 1 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
u S a . cîlies Îours après, on trouva celle des hérétiques
fous les pieds de lafainte, &c celle des catholiques
entre fes mains.
Les Arfenites doneefperant un pareil miracle
pour ramener les autres à leur parti, demandèrent
à l’empereur un corps faint, & il leur donna celui
de faint Jean Damafcene : mais pour prévenir
toute fupercherie, après qu’ils eurent mis leurs
écrits dans la chaife , il la fit enfermer dans un
autre cofre fermé à c le f 8c fcellé, Or ils avoient
mis leur écrit aux pieds du fain t, & pretendoient
qu’on le trouveroit entre fes mains. Ils commencèrent
donc à jeûner, à prier & paifer les nuits
en chan tant ; 8c cependant l’empereur fi t reflexion,
que dans ce qu’ils demandoient à Dieu de leur
reveler, peut-être y avoit-il quelque queftion qui
rendroit douteux fon droit à l’empire , car on le
difoit ainfi. C ’ell: pourquoi il révoqua tout d’un
coup la per million de faire cette épreuve ; 8c leur
envoïa dire : Les miracles ont celle depuis longtemps
, la religion étant fuffifamment établie ; 5c
nous a vons l’écriture & les peres qui nous initrui-
fent de çe que Dieu demande de nous , drivant
la reponfe qu’Abraham fit au mauvais riche.
L’empereur aïant ainfi arrêté l.’entreprife des Arfenites
, demeura plus attaché au parti de Jofeph
comme plus droit, fans toutefois rejetter abio-
fument les premiers que leur multitude' iendoiç
çonfiderables,
Grégoire de- Voulant donc fe ménager avec les uns 8c les
autres,.il choifit pour remplir le fiegede C. P,
George
L u c . s v i. t? .
■é L I V RE L X X X V I 1 1 . 417
George de. Ghipre que Jofeph. avoir fait leéfeur
de l’épître dans la chapelle impériale : mais qui
d’ailleurs ne fuivit point les reglemens de Jofeph
pour la conduite de l’éghfe. George étoit né
dans l ’ifle de Chipre entre les Latins, & en étoit
fprti à l’âge de- vingt ans pour venir à C . P. fe
perfectionner dans les études ; où il réüflit tellement
, qu’il devint un des plus fçavans hommes
de fon fiecle. Il avoit ventre - autres, par fon
travail, retrouvé l’ancienne pureté de la langue
Grecque , oubliée depuis long temps. Comme il
avoic été nourri avec les Latins , il avoit appris
dès l ’enfance la doétrine de l’églife catholique, &
fous l’empereur Michel, il fut des plus zele? pour
l ’union : mais il changea fous Andronic , qui ■ le
choifit pour patriarche , &c ne voulut le faire fa-
crer par aucun des prélats, qui avoient accepté
l’union. Il n’ofa même s’expofer à le faire élire
dans les formes, mais il s’aflura des fufrrages de
plufieurs évêques en particulier : entre-autres d’A-
thanafe ancien évêque de Srrdique, à qui pour le
gagner , il donna même par écrit le titre de fon
pere fpirituel.
Peu de temps après vint à C . P. l’évêque de
Cozile ou Mozile, fiege d’ailleurs inconnu, envoie
d’Etolie par le defpote Niçephore. Comme il n’a-
voit point eu de part à la réunion avec les Latins
, l’empereur le jugea propre à facrer le nouveau
patriarche : d’autant plus que fon fiege
dépendoit de. la métropole de Naupaéte ou Le-
pante foûmife â Ç , P. Cet évêque donc pendant
Tome x ÿ l l l , G g g
A n . n 8 j.
Pacbÿm. c. 14.
Cung. glojf. gr.
p .i 10.
Gregor. lib. v c'
11.
Allat.conf,_p.
77/-
Pachym. lib. v
C. 1Q .
ld . v i l . c. 14.