
3<v4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“3— —-----— iffuë de noble tacë , le gouvernement du fenat de
A Ni ii8t. Rome &i defion terràtojrë pendant, tout le temps
de fa vie; Ils lui ont donné plein-pouvoir d’exercer
ce gouvernement par lui ou par autre, & d’in-
ftituer un ou plufieurs fenateurs, pour tel temps
&,âvèe telfialaire,qu’il lui plaira. Il pourra -auffi
difpofer des revenus appartenans à la'rvilie ou à la
communauté du peuple Romain, & en attribuer
ce qu’il jugera à propos- au fenateur & aux autres
-officiers de la. ville. Il pourra.reprimer les rebelles
ou ; dçfobéiffans par telles , peines &; autresj voies
qu’il lui plaira. Ce que deffus ne diminuera ni
n’augmentera en rien le droit du peuple ou de l’é-
gli/e Romaine pour l’éleèjion du fenateur après la
vie du pape Martin : mais chacun çonfervera fon
droit entier. Enfuitc les deux électeurs lurent pù--
bUquemént cet a&e au peuple, qui l’accepta le
confirma. ■; :
Comme les papes depuis deux ficelés au moins
fè prétèiidoient feigneurs temporels de Rouie :
j’admire comment Martin IV . fie fournit à cette
élection : car je ne fçache point d’exemple que jappais
un; prince fouveràin ait reçu de fis-, fujets
pne;'fitiVple n^agiffratutedans fa.ville capitale.-Au
refte;,. la nobleffe ici attribuée au pape cil contredite
par Ricordano Malefpiniauteur du temps, qui
dit qu’il étoit de baffe, naiffance, i&c toutefois de
îc7- grand courage , •& très-défintereffé tant pour lui
que pour les liens ; &c que fon frere l’étant venu
voir depuis qu’il fut pape , il le renvoïa auifi-tôte®
L i v RE L X X X V I I . 36/ _____.
France avec de petits prefens : difant que les biens ^ N> I ig l_
dont il joüiffoit, étoient à l’églife èc non pas à
lui. Ricordano finit fon hiftoire à cette année 1181.
Le pape Martin donna depuis a Châties roi de Sicile
la dignité de fenateur de Rome. Cependant
il fe fit Nacrer & couronnera Orviete le vingt- Latiiïoi. Moegd,
rroifiéme de M a r s , , quatrième dimanche de Sup. Itv. i x x x v .
me. Il tint le fiege quatre ans. ^
Peu de temps après fa promotion il donna a 1 e-
glife de Sens une côte de fainte Magdelïine, qu’il
avoit retenu lorfqu’il fit la tranflation de fes reliques
en 1167. & fians la bulle il déclare que le
corps de la fainte eft a Vezelai.
Le douzième d’Avril de la même année qui ^
étoit le famedi-faint, il fit une promotion de neUr cardinaux,
cardinaux : fçavoir trois eveques, Gérard Bianchi j orfjantapUii-pa^
de Sabine , Jerôme d’Afcoli de Paleftrine, & Ber-
nard de Languiffel de Porto. Il etoit François de
nation & archeveque d Arles. Los ifx autres car- ^
dinaux furent cinq pretres ôî ùn diacre ; fçavoir
Hugues Lenoir A n g lo is , médecin fameux , qui
eut le titre de faint Laurent en Lucine i Gervais
archidiacre de Paris, cjui eut le titre de S. Martin *
Geofroi de Bar Bourguignon, doièn de 1 eglife de
Paris, dont il étoit déjà chanoine en 11-70. quand
Robert de Sorbonne l’inftitua fon héritier : mais vMs hift.T«r.
1 r* r' to. z. t>. 416.417-
après la mort de ce pieux docteur en 12.7 4. w o - îôS
froi déjà doïen remit toute la fiuccelfion a la mai-
fon de Sorbonne. Le pape Martin donna à Geofroi
de Bar le titre de fainte Sufanne ; & celui de
Z z iij