
A n . 1184.
xv.
Ancîronic de Sar-
dis difgracié.
JPach. c. iy .
X V I .
Mort de Charles
roi de Sicile
Nie. fpec. Itb. I
t . 19 ÿ Villani,
v i i . c . 9y
Duchefnép. $43»
438 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
par Jean Veccus dans C . P. fuiTent interdits pour
toûjours, ceux qui étoient hors de la ville fufpen-
dus pour un temps ; iî ce n’etoit les perfecuteurs
qui devoienc être interdits pour toûjours : que les
autres après le temps de la fufpenfe ne puiîent erre
promus a un ordre fuperieur, quelque progrès
qu’ils fiffent dans la vertu. Après qu’on eût rédigé
ces conditions par écrit g ils fe retirèrent.
Andronic métropolitain de Sardis principal
auteur de tous ces maux fut accufé par le moine
Galaétion fon difciple , d’avoir mal parlé de l’empereur
, auquel il étoit d’ailleurs fulpeét de plus
grands crimes. Il fut donc traité comme coupable
de leze-majefté. Premièrement on le chargea
d injures & de reproches , de ce qu’étant moine il
avoit ofe quitter fon habit & reprendre le rang
d eveque ; &c après plusieurs autres infultes, on
le frappa a coups de poing & le pouffant rude-
dement , on le jetta hors du lieu de l’ailemblée.
Ce qui lui fut le plus fenfible, ç’cft ce que lui fit
Nicandre évêque de Lariffe qu’il avoit dépofé,
comme aïant été ordonné par Jean Veccus. Celui-
ci voiant Andronic chaffé honteufement, prit un
capuce de moine qu’il lui mit fur la tête : Andronic
le jetta , Nicandre le remit, ce qui aïant recommence
plufieurs fois excita la rifée des fpec-
tateurs.
Charles roi de Sicile, autrefois la terreur des
Grecs, mais alors accablé de chagrin pour tant
de pertes, Sc particulièrement pour la prife de
fon fils , mourut à Fogia en Poüiile le feptiéme
de Janvier 1x85. En recevant le viatique , il té- —-------
moignâ une grande contrition & dit avec grand An> 1
refpeét : Sire Dieu , comme je croi vraïement
que vous êtes mon Sauveur, ainfi je vous prie
d’avoir pitié de mon ame ; ôc comme je fis l’en-
treprife du roïaume de Sicile , plus pour fervir la
fainte églife que pour mon profir, ainfi vous
me pardonniez mes pechez. Il avoit vécu foixan-
te-cinq ans, & en avoit régné dix-neuf - & fut
enterré à Naples dans l’églife métropolitaine par
le légat Gérard de Parme affifté de plufieurs prélats
du roïaume. Comme Charles II. fon fils aîné
& fon fucceffeur étoit prifonnier en Catalogne,
le pape Martin prit foin de la conduite du roïaume
& en écrivit ainfi au légat Gérard. Dès le n8i-
temps que le,défunt roi Charles s’acheminoit à
Bourdeaux , il nous remit par fes lettres patentes
la dire&ion de fon roïaume, pour y réformer les
abus dont fe plaignoient les églifes, les commu-
nautez &c les particulies -, &c en dernier lieu, pendant
la maladie qui l’a enlevé en peu de jours, il
nous a confirmé ce pouvoir par d’autres lettres
patentes. Or en vertu des premières, nous vous
avons chargé de vous informer exactement de
l’état du roïaume ; & aïant reçû votre réponfe ,
nous avons commencé à chercher les moïens les
plus efficaces pour y rétablir la tranquilité, & nous
nous propofons de continuer jufques à ce que nous
en voïons l’effet. La lettre eft du onzième de Fé?-
yrier.