
An. i & 4*
XXXII.
Germain patriarche
de C.P.
F ai hjm. lih. IY.
C» 10. llr
go H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
reconnoître le trelor de l’églife , les reliques , les
vafes facrez, les ornemens Si les livres, afin qu’on
ne m’accufe pas encore de l’avoir pillé. Adieu, mes
enfans, je remporte du palais patriarcal ce que j ’y
ai apporté, mon habit, mes tablettes, & trois pièces
d argent que j’ai gagnées a tranferire un pfeau-
tier fuivant la réglé monafiique. Ayant ainii parlé,,
il les renvoya en paix , Si demeura ailis attendant
tranquillement l’ordre de l’empereur. Or ces cir-
conltances ¡ont rapportées par l’hiftorien Pachy-
mere qui étoit prefent, & fut un de ceux qui v é rifièrent
le trefor de l’églife. L’empereur fit enlever
Arfene la nuit même, Si le lendemain on l’emmena
à l'iîle de Proconefe , près la côte de Nato-
lie , où on l’enferma dans. un petit monaftere, avec
des gardes qui ne le laiiloient pas voir à ceux qui
le fouhaitoienc : il fut ainfi exilé à la fin du mois de
Mai 11.64.
Mais fa dépofition caufa un fchifme entre les»
Grecs, 8c plufieurslereconnoifloient toujours pour
patriarche: à quoi l’empereur voulant remedier,,
il affembla le peuple devant fon palais , & lui
parla d’une fenêtre de fa chambre au travers d’une
grille. Il reprefenra les raifons de la dépofition
d Arfene, 8c les inconveniens du fchifme, & menaça
ceux qui s’y laiiferoient entraîner. Il laifla
aux évêques la liberté-d’élirepour patriarche celui-
qu’ils en ingeroient le plus digne , & s’étant af-
femblez dans l’églife de Blaquernes, ils élurent
Germain métropolitain d’Andrinople. C ’étoit un
fiomme franc dans fesmanieres., & qui s’acquittoit
L i v r e L X X X V . 61
de bonne grâce des fondrions de fon miniftere :
curieux Si inftruit autant qu’aucun autre,non feulement
des préceptes de la v e rtu , mais du maniement
des affaires, il n’étoit pas éloquent , mais il
aimoic ceux qui l'étoient , Si prenoit plaifir à les
entendre parler ; il étoit iociable, Si ne faifoitpas
confifter la vertu dans l’aufterité extérieure, Si le
mépris des autres.
L’empereur approuva volontiers ce choix,-ayant
depuis long-tems pris Germais en affeétion. Car
lorfqu’étant tombé dans la difgrace de l’empereur
Théodore Lafcaris, il fe retira chez le fultan d’Ico-
ne : Germain menoit la vie monaftique fur la mpn-
tagne Noire à la fiontiere de l’empire Grec. Il vint
au devant de Michel Paleologue, le reçût magnifiquement,
8c lui donna de quoi faire fon voïage.
Audi quand Michel fut empereur, Germain l’étant
venu trouver, ce prince lui rendit de grands honneurs,
puis le plaça fur le fiege d’Andrinople , Si
enfin fur celui de C. P. Germain y fut transféré le
jour de la Pentecôte huitième de Juin n<>4.
Urbain IV. avoit demeuré deux ans à Orviette ,
d’où la plupart de fès lettres font datées ; mais
cette année les Orviettans s’étant déclarez contre
lui, 8i ayanc pris une fortereffe appartenante à l’églife,
il ie fie porter en litiere à Peroufe, ou il mourut
le jeudi fécond jour d’Oéfobre 1164. ayant tenu le
faint fiege trois ans un mois Si quatre jours- Il fut
enterré dans l’églife cathédrale dédiéeà faint Laurent.
On voit dans fes lettres un exemple remarquable
de bonté. Du terns qu’il étoit archidiacre
H iij
A n . 1 1^ 4 .
Su p .
Gregoras, 1T*
X X X I I I .
Mort d’Urbaiû
IV.
Roein. m 31« y.tq