
3io H i s t o i r e ' E c c l e s i a s t i q u e ;
folution j 6 c la donniez a ceux qui la demande-
An, 1x79. ront> ¡eur imp0fant penitence 6c leur failant promettre
par ferment de n’y plus retourner. Telle
eft la fubftance de cette lettre, dont le ftile tft
très - veliement la datte du vingt- deuxième
d’Avril 1179,
xxx. ^ e PaPe s’efforçoit toujours de procurer la paix
plaine«contr» entre le roi de France, S c le roi de Caftille; & c
leroideÇaltille. 1 • » 1 • . ,
comme ce dernier s en eloignoic le plus, il lui
.écrivit une grande lettre, où il lui reprefente ce
que le pape Jean XXI. avoit fait pour y parvenir,’
Sc enluite ce qu'il avoit fait lui-même. Comme il
avoit marqué pour le lieu des conferenc.es la ville
Touloufc, que le roi de Caftille avoit refuiée:
comme enfuite le cardinal Gérard Blanchi & Jean
de Verceil général des fireres Prefcheurs, avoient
fait convenir les ambaffadeurs des deux rois de la
ville de Bourdeaux, où on s’affembla en effet pour
traiter d’une paix ou d’une trêve : mais les am-
baffadeurs de Caftille ne Voulurent accepter ni
l ’un ni l’autre, & le traité fut rompu. Le pape
témoigne la douleur qu’il en a reffentie, .principalement
à çaufe du retardement du fecours de la
terre fainte; & déclare au roi de Caftille qu’il
rappelle auprès de foi fes deux légats, le cardinal
Gérard, Sc le général des freres Prefcheurs cui
ont reçu cet affront. La lettre eft du neuvième
.de Juin 1173?.
Le pape Nicolas étoit d’ailleurs mal content
rçi Alfpnfe de Caftille, contre lequel il avojp
L i v r e L X X X V I I . 311
reçu de grandes plaintes du clergé de fon roïau-
me , comme on voit par l’inftruétion qu il donna
à l’évêquc deRieti l’envoïant en Caftille, ou il dit
en fubftance : Le roi s’eft emparé depuis plufîeurs
années du tiers des dîmes, fous pretexte d une con-
ceffion faite à fon pere par le faint fiege , dont le
terme eft expiré il y a long-temps, 3c il en fait un
mauvais ufage,les aflïgnant à des laïques Sc même
à des Juifs en paiement de ce qu’il leur doit. Il s’attribue
les revenus des églifes cathédrales & desmo-
nafteres pendant la vacance du fiege : fans en avoir
aucun droit, ni à titre de garde pour les conferver
aux fucceffeurs,ni à titre de regale : puifqu il n eft
autorifé , ni par la fondation des églifes ni par privilège
, par coutume ou par prefeription.
L’archevêque de Compoftelle a fes griefs particuliers.
Le roi lui démande l’hommage,que ni lui ni
fes predeceffeurs n’ont jamais fait. Il lui difpute la
feigneurie de la ville de Compoftelle,& a pris parti
contre lui dans le différend qu’il a eu avec les
bourgeois. En effet le roi Alfonfe avoit fait marcher
des troupes contre l’archevêque, comme nous
l’apprenons d’une lettre du pape dattée du treizième
de Février 1178. par laquelle il 1 exhorte a rap-
peller fes troupes, & à réparer le dommage qu il a
caufé à ce prélat Sc à fon églife.
L’inftruéfion continué : Il a auffi fait tort a
levé que Sc à l’églife de Léon , Sc en général à
toutes les églifes, par les prières meflées de menaces
Sc les violences qu’il emploie dans les éle-
J'çme X V I I I . Ss
A n . 117?.
Ratn. n. 2.4.
Rata, i v j t . n. ; u