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4 4 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Rome de l’illuftre famille des Colonnes, qui avoit
long-temps étudié à Paris, ôc été difciple de faint
Thomas d’Aquin. Le roi Philippe le Hardi l’avoit
donné pour précepteur à Philippe fon fils aîné ôc
fon fucceiTeur à la couronne. Or pendant que
frere Gilles de Rome étudioit à Paris, il avoit
avancé de vive voix ôc par écrit quelques pro-
poiîtions , que l’évêque Eftienne Tempier avoit
jugées devoir être retraébées après les avoir examinées
par lui-même, & fait examiner par le charn
celier de fon églifei & par d’autres doéteurs en
théologie : mais frere Gilles de Rome loin de les
rerraéter, s’étoit efforcé de les appuïer deplufîeurs
raifons. Depuis étant venu à Rome , il offrit au
pape Honorius de fe retraékerde la maniéré qu’il
l’ordonneroit. Surquoi le pape écrivit à l’évêque
de Paris Renoul de Hombliere fucceiTeur d’Etien-
n e , d’affembler le chancelier de fon églife Ôc tous
les autres doéteurs en théologie , & par leurs avis
en leur prefence faire révoquer à frere Gilles tout
ce qu’ils jugeroient reprehenfible à la pluralité des
voix : particulièrement ce que l’évêque Etienne
avoit ordonné de retraiter. La lettre eft du premier
de Juin 1185.
Les freres Mineurs tinrent cette année à Milan
leur vingt- fîxiéme chapitre général, où ils élurent
a la place de frere Bonne-grace , mort l’année
précédente, frere Arlot de Prato en T o fcan e ,
qui étoit alors à Paris, ôc qui fut l’onzième général
de l’ordre. Il fît venir à Paris frere Pierfe-
Jean d’Olive pour continuer l’examen de fa doc-
L i v r e L X X X V 111- 443
trine toujours fufpeite; mais il fe défendit fi bien
qu’il évita encore alors la condamnation , ôc Arlot
mourut l’année fuivante a Paris, n aiant gouverné
l’ordre qu’onze mois. Son pere gentilhomme
d’ancienne nobleiTe ôc fes trots freres avoient
a u f f i embraffé la réglé de faint François.
Vers la Pentecôte, qui cette année fut le treizième
de Mai, le roi Philippe le Hardi aflembla
fon armée près de Touloufe pour marcher à la
conquête du roïaume d’Arragon aiant avec lui
le cardinal Jean Cholet légat du 'faint fiege. Outre
les décimes de France , le pape Martin avoit
accordé au roi en faveur de cette entreprife ,
celles des diocefes de Liege, de Metz , de Verdun
ôc de Balle : dequoi l’empereur Rodoilfe fe
A N . l l S j .
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plaignit au nouveau pape Honorius, demandant
que cette conceflion fût révoquée;^ Mais, le pape
lui îepxefenta , que cette guerre etôit entreprife
par ordre du faint fiege contre Pierre d Artagon
fon perfécuteur ; &c que les décimés de ces diocefes
n’étoient impofées que pour peu de temps. La
lettre eft du premier jour d’Aout. Il donna aufïi
les décimes du roïaume de Majorque pendant trois
ans à Jacques roi de cette Ifle , qui bien que frere
de Pierre roi d’Arragon avoir pris contre lui le
parti du roi Philippe.. • -
L’armée de France entra en Catalogne le vingtième
de Juin, Ôc les çroifez dont elle étoit comp
o s e ne commettoient pas moins de dèfordres
que d’autres troupes. Ils profartoient les eglifes
par l’effufion du fang & par des imputerez : ils
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X IX .
Mort du roi Philippe
le Hardi.
D ucbe fn e tom. J.
p. 5 4 4 .
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Gefia. eotnit. Bar-
cm.p. 566.