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Jlain. 32.
fonferoi deCaftillefon gendre. Il manda donc au'
pape Clément le deifein qu’il avoir de fe croifer;*
& le pape écrivit fur ce fe jet à l’arche v êque d eTar-
ragone Sc a 1 eveque de Valence, leur donnant'
commilîlon de prêcher la croifade dans les royaumes
d’Arragon, de Valence & de Majorque, dans-
la province de Tarragone, & dans toutes les terres1
du roi d Arragon, avec les indulgences & les privilèges
ordinaires pour les croifez. La lettre eftdu
vingt-troifiéme de Mai 1 iGy.
Pour febvenir aux frais de cette guerre , le roi?
d Arragon demandoit au pape une levée de deniers
fer les églifes,. qui fe plaignoient en même tems
de fes,vexations ; fer quoi le pape lui écrivit en ces
termes : Si nous voulions obferver l’ordre du droite
les églifes de vos états ne devraient yous fournir
aucun fecours, jufques, à ceque vous leur eulfiez
fait juilice ; mais confiderant qu’un coeur généreux
fe gagne par la condefcendance,nous croyons,
vous engager plus étroitement à aimer ces églifes,,
u. elles vous accordent la febvention dans un
tems où elles avoient une caufe fi. honnête de s’en
exeufer. Laiffez-les donc joüir de la liberté que le-
droit leur donne, & que vous &vospredeccifeurs.
leur avez conferyée par le paifé; autrement nous
aurions plus d égard à ce qui ferait expédient pour
votre falut, qu’à ce qui flatterait votre paffion:
Car c eft ainfi que nous avons toujours aimé les
perfennes qui nous croient cheres ; en quelque état
quenousayons été; leur difant plus volontiers des
diofes utiles qu’agreablcs, & des chofes fâcheufcs,
L i v r e L X X X V . ¿9
plutôt que préjudiciables. La lettre eft du treizième
d’Aoùt.
Le clergé de Caftille fe plaignoit auffi du roi
A lfon fe ,q u i nefecontentoit pas du centième des
revenus eeclefiaftiques que le pape lui a voit accordé
pour cetc guerre; mais prenoit encore le tiers'
deftiné aux réparations des églifes. Le pape chargea
l’archevêque de Seville de lui en faire des reproches
; & de lui reprefenter qu’il n’y avoit pas"
de fageife à s’expofer aux périls de la guerre, étant
en guerre avec fa propre confcience. L’archevêque
avoit auffila commilfion de prêcher la croifa«-
de en Caftille.
En France, outre celle de làPoüillc contre Main-
froi, on continuoit de prêcher celle de la terre faim
te; & le pape redoubloit fes efforts pour y exciter ,
fer les trift’es nouvellesqu’ilrecevoit des progrezde
Fondocdar feltan d’E g yp te , il avoit pris & ruiné
l’année précédente Gefarée dePaleftine;&cette année
le dernier jour d’A v r il-, il prit le château d’Ar-
fouf; quatre-vingt-dix Hofpitaliers furent pris ou
tuez,&eeuxquiétoient dans le château au nombre
d’ environ mille menez captifs à Babylone, c’eft-
à-dire , au Caire. Bondocdar fe préparait enfeite
au fiege d’Aere, la feule place forte qui reftâtaux
Chrétiens, & avoit armé une flotte pour cet e ffet.
Le papeappric ces pertes parles lettres du patriarche
de Jerufalem & des chefs des Chrétiens
du pays ; aufquels il écrivit le v in g t - cinquième
d’Août pour les confoler & les encourager par
lefperancc du fecours qu’il leur promettait, prin-
1- S f
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Croifades-ea1
France, enHon-
grie, en Angleterre.
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Raidi »* 3 7»&£» ’