
A N . 1197,
'Rain, H97. n,
n. 41*
Ordre de faint
Antoine.
616 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Les Colonnes fe gardèrent bien d’obéir à la ci-\
ration -, & le jour de l’Afcenfion vingt-troifiémc
du même mois de Ma i , le pape Boniface publia
contr’eux une autre bulle : où il fe plaint de l’écrit
qu’ils ont répandu , fait afficher à diverfes églifes
de Rome , & mis jufques fur l’autel defaint Pierre
: dans lequel ils foutiennent qu’il n’eft point
pape, quoiqu’ils l’aïent élû eux-mêmes, reconnu
& fervi comme tel dans les fonctions publiques
pendant près de trois ans. C ’eft pourquoi il confirme
la fentence prononcée c o n f ç^ ÿ , & déclaré
que perfiftant dans leur fchifmel1?doiventêtre
punis comme hérétiques. Il ajoute à leur condam-
- nation celle de leurs plus proches parens au nombre
de cin q , entre lefquels il nomme Jacques C o lonne
, furnommé Sciarra, c’eft-à-dire Querelle :
par où l’on peut juger de la qualité d’efprit de ce
perfonnage. Le pape les déclaré incapables de
routes charges publiques, ecclefîaftiques ou fecu-
lieres, infâmes & excommuniez, fl ordonna en-
fuite aux inquifiteurs de les pourfuivre comme
hérétiques. Mais les Colonnes loin d’être ébranlez
de ces menaces, fe lièrent avec Frideric roi de
Sicile , 6c reçurént fes ambaifadeurs dans leur vil--'
le de Palefirine. C ’eft pourquoi le pape donna
une troifiéme bulle contr’eux , qui confirme les
preeedentes, & qui fut publiée le jour de la dédicace
de faint Pierre dix-huitiéme de Novembre de
cette année 1157.
Il y avoit deux cens ans que les reliques de
faint Antoine étoient honorées dans le diocefe de
Vienne
L i v r e L X X X I X ; 617
Vienne au prieuré de Benediétins établi par Gui-
gues-Didier du temps du pape Urbain II. ¿¿dépendant
de l’abbaïede Mont-majour au diocéfed’A r les.
Près du prieuré étoit un hôpital pour les
malades qui venoient implorer l’interceffion de
faint Antoine , &c il étoit fervi par de vertueux
laïques affociés pour cette bonne oeuvre : dont le
premier fut un gentilhomme nommé Gafton avec
Girond fon fils, aufquels huit autres fe joignirent
enfuitc. Guigues-Didier fondateur du prieuré ,
voulut prendre part à cette oeuvre , 5¿ leur donna
la place où fut bâtie la rnaifon que l ’on nomma
l ’Aumonerie. Ils fervoient principalement ceux
qui étoient attaqués de la maladie nommée les ar-
dens ou le feu facré , & pour laquelle on reclamoit
•faint Antoine : leur fuperieur fe nommoit maître
ou précepteur, & pour marque de leur profeffion
■ils portoient fur leur habit la figure d’une potence ,
telle que celles dont fe fervent les impotens pour
fe foûtenir.
Dans la fuite du temps il furvint degrands différends
entre les moines du prieuré 8¿ les hofpita^
liers, pour les offrandes & les legs teftamentaires
faits à S. Antoine, &c fur plufieurs autres articles ;
*k les concordats faits de temps en temps pour finir
ces querelles n’y avoient pu remedier. Les plaintes
en aïant été portées au pape Boniface V I I I .
il renvoi'a les moines du prieuré à labbaïe de
Mont-majour, donna aux hofpitaiiers le prieuré
qu’il erigea en abbaïe chef d’ordre, leur ordonna
de prendre la réglé de faint Auguftin commç
Tortie X V l l l f ! i i i
A N . l i y j .
S u p . l i v . L X 1 V .
n. }8.
B o l l , t o .Z 'p I S ^ .
16 o ,
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