
An. 1272
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1 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de Meffine après la mort de Barthelemi Pignarel-
li : mais le pape ne voulut pas confirmer l’éleétion 8c.
le fit patriarche de Jerufalem le vingt-uniéme d’A -
vril 1272. Il y joignit l’adminiilrarion de l’évêché
d’Acre , déjja unie par Urbain IV. au patriarcat de'
Jerufalem , dont les revenus étoient pofifedez par
les infideles. Grégoire X. choifit Thomas pour ce;
fiége, comme un homme d’un mérité fingulier, 8c
qui avoir grande connoiflancc dès affaires de la terre-
fiinte par le fijour qu’il y avoit fait étant évêque de -
Bethléem 8c légat du fiint fiége. Il le fit encore fon’<
légaren Arménie , en Chypre dans la principauté;
d’Antioche, lès Ifles voifines & toute la côte d’O -
rient; Si lui recommanda;fur tout de travailler à la*
eonverfion des moeurs des Chrétiens Latins de ces
provinces. Voici comme il Hli en parle dans une de;
fis lettres:: Vous fcavez par vous-même les crimes:
énormes qufs’ÿ commettent, & que lès malheureux:
efilaves de la' volupté s’abandonnant- aux mouve-
mens de la. chair ont attiré la: colere de Dieu fur
Antioche 8C tant d’autres lieux que les ennemis o n t
détruits^.Il eft étonnant que nos freresibient fi peu:
touchez de ces exemples, qu’ils eontinuent dansles>
mêmes défbrdres fins s’èn.repentir,jufqu’àce qu’ils;
perilient eux-mêmes.
Avant que le patriarche Thomas partit pour la:
terre fiinte , le pape le chargea de l’argent qu’il a—
voitreçu du roi de France pour lui procurer du
ficours; 8c lui; donna ordre de voir en paifint le
toi de Sicile, pour concerter, avec, lui la maniere de
L i v r e L X X X V I . T f f
"Femployer. Le patriarche arrivant à la terrefiintey
mena cinq cens hommes, tant cavalerie qu’infanterie
à la folde de l’églifi ; 8c il arriva fort à propos
pour conioler 8c encourager les habitans réduits
preiqu’au defifooir par le départ de Richard d’Angleterre.
Ce prince penfi périr à Acre de la main d’un af-
fiffin qui s’étoit rendu familier avec lui , en lui apportant
fouvent des lettres de la part d’un émir, qùi
feignoit de vouloir fi faire Chrétien. Enfin le jeudi
dans l’octave de la Pentecôte fiiziéme de Juin
1272. l’affiffin frappa Richard d’un couteau em-
poifbnné : le meurtrier fut tué fur le champ , mais
Richard eut bien de la peine à guérir y & voyant
qu’il attendoit en vain le ficours que les Tartares
lui avoient promis auffi-bien que celui des Chrétiens,
il fit une treve de dix ans avec Bondocdar,
& partit d’Acre le vingt-deuxième de Septembre
pour revenir en Angleterre, Iaiffant à Acre les troupes
qui étoient à fi folde.
L ’empereur Michel Paleologue craignoit toû-
jours d’être attaqué par Charles roi de Sicile ; 8c en
même tems qu’il fi préparait à ibûtenir la guerre,
il ne ceifoit point d’envoyer par mer de fréquentes
ambaffides en cour de Rome, 8c d’autant plus que
les papes changeoient plus fouvent. Le but de ces
ambaifides étoit l’union des églifes, 8c l’empereur
s’efforcoit d’y faire concourir le patriarche Jofeph
8c les évêques : mais ils ne Pécoutoient que parcom-
plaifince 8c par maniéré d’acquit. Car ils n’ofoient
Y ij
A n . I272¿
Sanut.p, 1 1 5 .
Rain, n, i y .
"H. Rnygtb. p,
1417*
M. Paris
Sanut.p• a f P
XVIII.
Négociation de
Paleologue
avec le pape.
Pachym» llb. v*
c. 10.