
An. 1x7 6.
V.
Erreurs condamnez.
tit.f. 450.
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Bibl.ppoP/tristo»
z6Q H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
le feul fait tous ceux qui y prendront part. La date
eft de Paris le <5C. de Décembre 1176. c’étoit le jour
de S. Nicolas une de ces feftes de i’univerfité.
Peu de tems auparavant l’univerfité avoit fait un
décret, portant défenfe à tout doéfeur ou bachelier
de quelque faculté qu’il fut d’expliquer aucun livre
dans des maifons particulières, à caufe des in-
conveniens qui en pouvoient arriver; niais feulement
dans les lieux publics, ou tout le monde peut
venir 8t faite un rapport fidel de ce qu’on y enfei-
gne, excepté feulementleslivres de grammaire 8c
de logique,qui ne peuvent donner aucun foupçon.
Lesconcrevenans feront privez de la focieté des
maîtres 8c des écoliers. Fait aux Bernardins dans
l’aifemblée générale l’an 1276. le mercredi avant
la Nativité delà fainte Vierge ,c ’eft-à-dire le premier
jour de Septembre.
On voit lafageife de ceftatut par une lettre du
papejean,qui étant averti qu’il s élevoit dansParis
des erreurs contre la foi,écrivit à l évêqueEftienne
Tempier d’en informer, 8c de lui en envoyer la relation
: la lettre eft du vingt-huitième de janvier
1177. L’évêque n’y perdit point de tems,8c le quatrième
dimanche de carême feptiéme jour deMars
de la même année, il donna fa fentence, où il dit :
Nous avons appris par des perfonnes confiderables
8c zelées,quc quelques-unsde ceux qui étudient
les arts à Paris, palfant les bornes de leur faculté,
ofent foutenir des erreurs manifeftes 8c execrables
contenues dans les toiles ci-attachez. Ils trouvent
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ces propofitionsdansleslivresdespaiens, 8c elles ~
leur paroiflent fi démotiftratives qu’ils n'y favent An>11
pas répondre. En voulant les pallier ils donnent
dans un autre écueil : car ils difent qu'elles font
vraies félon le philofophe, c’eft-à-dire Ariftote,
mais non félon la foi catholique,comme s’il y avoit
deux veritez contraires. De peur donc que ces dif-
cours n’induifent les fimples en erreur , après en
avoir délibéré avec des doébcurs ten théologie 8c
d autres , nous condamnons entièrement ces erreurs,
ôc nous excommunions tous ceux qui auront
ofé les enfeigner ou les foutenir, fi dans fept jours
ils ne le déclarent à nous ou au chancelier de Paris ;
nous refervant de les punir félon la qualité de la
faute Nous condamnons aufïi par cetce fentence le
livre intitulé de l’amour, ou du Dieu d’amour: un
livre de Geomancie commençant par ces mots:On
a eftimé,8cc.des livres 8c des cahiers de Necromau-
tie,ou contenant des expériences de fortileges, des
invocations ou des conjurations dedémons, 8t ceux
qui traitent de matières femblables , contraires à
la foi ou aux bonnes moeurs.
Enfuite font rapportées les propofitions.eondam-
nées au nombre de plus de deux cens, dont je me
contenterai de choifir quelques-unes des plus remarquables
, par où l’on pourra juger des autres.
En Dieu il n’y a point de Trinité , parce qu'elle
n’eft pas compatible avec la fimplieité parfaite.
Dieu ne peut engendrer fon femblable , car ce qui
eft engendré à un principe dont il dépend. Dieu
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