
JJ4 H IS T O I R E E C C L E S I A S T I QU E.
-— .■ particulièrement d’armes & de matières pour les
A n . 1191. conftruéiions des yaiffeaux. Enfin il leur ordonne
de lui envoïer des ambaffadeurs, pour délibérer
avec eux des meilleurs motensde recouvrer,la terrç
a.i>. feinte comme lçs Vénitiens étoient en guerre
avec le patriarche d’Aquilée, le pape çnvoïa l’évê-
que d’Oryiete pour les accommoder & lever cet
*.10. obftacle à la croiiade. Le pape écrivit enfuite au roi
Philippe le Bel, quelesplus fages coqvçnoient tous
de la necciîité d’envoïer inccffammcnt un iecours
de.galeres a,la terré-famte, à quoi il l’exhorte de
contribuer félon l’étendue de fa puiffance , vue
que tous les autres princes jettent les yeux fur lui
pour .voir ce ,qu’il Fefa en cette rencontre. La
*•2*- lettre efi,du;yingt^trqifiéme d’Août ; & par une
autre, il preiTe le roi de fc croifer , ou de rendre
les décimes que fon pere avoir reçues pour la cjr.oï-
fade.
x*»i‘ chr- *m* , Le pape écrivît àuffi aux prélats de Erancé , les
confultant fur ce qu’ils jugeoient le plus neceifai-
re pour le recouvrement de la terre-fainte r les
priant humblement d’y exciter le roi , la noblefle
& le menu peuple. A quoi les prélats fatis firent
avec affection , & chaque métropolitain affembla
pour cet effet le .concile de fa province :puis ils
envoïerent au pape le réfultat de leurs délibérations
, fçavdir qu’il falloir première ment'pacifier
& réiinir tous les princes Chrétiens, & principalement
appaifer les Grecs, les Siciliens &c les Arra-
Ann. ehr. ti. 1. gonois : après quoi fi le pape jugeoic neceffaire on
csnif-t. î**. *>■„ .r . a , r M r a oe , ,;a M B f
precherott la crotlade par toute la Chrétienté. Le
pape envoïa le même ordre à tous les metropoli- ~ ; '
tains de tenir leurs conciles provinciaux, pour delibérer
fur lés moïens dé fteourir la terre-iainte ;
& en particulier fur lé ctinfeil qu’on lui donnoit t .r». ». «Jp, ?■
d ’unir enfemble les trois ordres militaires desTenl- 1u<». n?..».
plxers, des Hofpitalicrs & des chevaliers Teuto- î0-
niques. Surquoi Îé concile de Strafbourg confeilla
au pape d’unir les trois ordres , en choififfant les
meilleures obfervances , & d’appeiler au fecours
de la terreTfaihtej le roi des Romains avec les princes
d’Allemagne ; mais le pape mourut avant qù’e
cette réponfe arrivât en cour de Rome.
De tous les conciles tenus à cette occafion^
celui dont il nous refte le plus de détail eit celui
de M.lan , tenu par l’archevêqüe Otton VifcOnti.
Il manda à tous fes fuffragans de fe trouver à Mi- 1 i-Jj f.
lan quatre jours avant la faint André, c’eft-a-dire cote.
le vingt-fixiéme de Novembre ; & le vingt-feptie- 1
me il commenta lè concile dans l’églife de fainte
T h e c le ,o il il préfidoit alfis fur un échaffaut,environné
des évêques, des abbez Si des autres eccle-
fiaftiques conftituez en dignité. On lût lçs trois „ r
lettres du pape, la première contenant la perte de
la terre-fainte &c l’exhortation a la croifade : la fécondé
portant ordre à tous les eyêques de la faire
prêcher : la troifiéme touchant Lu mon des Terry-
pliers P des H ofoitafief s. À près ,ce| lectutés l’arche
vêqiie ordonna que tous le trouVaffent au hie- |
ine lieu le lendemain1; & Ce jouY,'vingt-huitième
Novembre un frère Prêcheur"&'ûn frère Minéür fi.
Aa a a ij