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vaux frigans, faire du fracas dans les rues 5c les places
publiques. -
il ne pouvoir fouffrir ceux, qui avant que d’être
biens inftruits de la vie monaftique, s’enfer-
moient dans des cellules fous prétexte d’une plus
haute perfection : ou qui fréquentoient les mai-
fons des grands : ou qui fe prévaloient de la fim-
plicité des femmes à la faveur de leur habit, & fe
les affujettiffoient, quelquefois jufqu’à leur infi-
nuer des^herefies : Enfin ceux qui par vanité ou
par intérêt affectaient des tranfports d’une fureur
fanatique. Athanafe s efforçoic de réprimer tous
ces faux moitiés: ceux qu’il jugeoit corrigibles,
il les enfermoic dans des monafteres nombreux,
les exhortant a obferver de tout leur pouvoir le
renoncement a leur propre volonté : quant aux
incorrigibles, il les enfermoic dans des priions,
pour les fauver malgré eux, ou il les chaiTok de
Conilantinople.
Athanafe entreprit auflï de réformer le clergé,
dont les plus confiderables votant d’abord à fes
maniérés & a fes regards terribles l’amertume de
fon z e le , fe tcnoient cachez &c enfermez chez
eux, OU même furent réduits, à fortir de la ville.
Mais il s attacha principalement à en éloigner les
eveques, qui y iejournoicnt en grand nombre,
& à les renyoter dans leurs dioccfcs : difant qu’il
étoïc j.ufte- que chacun gouvernât; le fien, comme
le patriarche prenoit foin de C . P.8 c que
chacun veillât par lui - même fur fon. troupeau,
fans Cs contenter d’en tirer du revenu. I l eçai-
L i v r e L X X X I X . 5c-f
gnoit auffi que fe trouvant enfemble ils ne fiffent
des cabales les uns contre les autres & contre lui-
même. Enfin il ne vouloir point qu’ils s’abfen-
taiTenc de leurs diocefes, finon pour tenir les conciles
tous les ans fuivant les canons, ou pour fol-
liciter auprès de l’empereur ou du patriarche quelque
affaire fpirituelle, & retourner auifi-tôt. On
a plufieurs lettres qu’il écrivit fur ce fujet à feni-
pereur Andronic & à divers évêques.
Enfin fon zele pour la juftice setendoit aux
plus grands, jufques aux parens de l’empereur &
à fes enfans, qui eraignoient plus les réprimandés
du patriarche que celles de l’empereur même.
Tant il s’étoit acquis d’autorité par fa vie irrépre-
henfible 8c le refpeét que l’empereur avoir pour
lui. Toutefois ce prince n’eut pas la force de
le foutenir ni de réfifter aux clameurs publiques
qui s’élevèrent contre lui , la quatrième année
de fon pontificat. Ce n’étoit d’abord que des
murmures fecrets, mais on en vint enfuite aux
plaintes déclarées : tout le monde s'éleva contre
Athanafe , les évêques, les moines, les laïques ,
& on ■ ne le menaçoit pas moins que de le mettre
en pièces, s’il ne quittoit le fiege de C. P.
Quelques - uns du peuple lui difoient des injures
jufques dans l’ég life, d’autres lui jettoient des
pierres quand il paroiffoit dehors. Se voïant donc
abandonné de l’empereur contre fon efperance ,
il réfoluc de fe retirer, &c lui demanda des gardes
pour le pouvoir faire en sûreté. Avec cette
efeorte il forcit la nuit du palais patriarcal, &c ga—
A N. lzp j,
V . B o iv in . noP.
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G.eg.c. f. n. f i
c . 7.
Vachym. lib .’ 9,.
c .il.z z .-