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». 57.
LV I.
Ecrit du patriar
che A thanafe
trouvé à C.'P.
Taehym. lib. fljjj
f .1 4 .
62,8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fe trouvoient dans l’Abruzze, la Marche d’Anco?
ne & les provinces voifines.
Il écrivit auffi à l’inquifiteur de Carcaflbne,
d’informer contre plufieurs citoïens de Beziers ,
que l’on foupçonnoit d'être encore Albigeois comme
leurs peres. Ils violoient la liberté ecclefiafti-
que, impofant au clergé des tailles & des exactions
extraordinaires : ils fruftroient les églifes de leurs
droits ; & pour le faire avec plus de liberté, ils s’y
engageoient par des ftatuts & des conventions
faites entr’eux. Ils fe moquoient des cenfures ec-
clefiaftiques, difant qu’ils fe portoient mieux pendant
l’interdit, & que l’excommunication ne leur
faifoit perdre ni l’apetit, ni le fommeil. 'Ils par-
loient indignement du pape : ils s’adreifoient aux
juges ieculiers pour fe faire abfoudre des cenfures
par leur autorité : plufieurs demeuroient excommuniez
depuis deux ans & plus. La commiffion
eft dattée d’Orviette le treizième Odobre 1 157,
A Conftantinople au mois de Septembre de la
même année de jeunes garçons de la maifon du
patriarche Jean, cherchant des nids de pigeons
dans les galeries hautes de l’églife de fainte Sophie
appliquèrent une échelle contre une colonne au
haut de laquelle ils prirent des pigeonneaux ; mais
ils trouvèrent de plus deux pots de terre , qui e iv
fermoient un écrit. L’aiant tiré & déplié, ils furent
furpris de ce qu’ils y lurent, & le portèrent
au patriarche , qui crut le devoir communiquer à
l ’empereur Andronic. Or cet écrit avoit été conv
L i v r e L X X X I X . 6î9
pofé par le patriarche Athanafe en même-temps -----
qu’il donna fa démiffion, c’eft-à-direprès de qua- A n .
treans auparavant, &c contenoit de grandes plain- m -h
tes de ce qu’après l’avoir placé malgré lui fur le fie-
ge patriarcal, on avoit trouvé mau/vais qu’il ufât
de fon pouvoir contre les pecheurs fcandaleux ;
&i on avoit reçu leurs accufations contre lui juf-
ques à l’obliger à fe dépofer , quoiqu’il ne fe fen-
tit coupable d’aucun crime, ni contre la f o i , ni
contre les moeurs ; il concluoit en prononçant
anathême contre tous les auteurs de cette injuf-
tice , quels qu’ils fuffent. Athanafe fouferivit cet
écrit de fa main : le fcella de fa bulle de plomb ,
l’enferma en deux pots de terre liez enfemble
, d’une corde , & le plaça lui-même dans le trou où
il fut trouvé : voulant laiffer à la pofterité ce monument
éternel de fon innocence & de fon refè
ientiment.
Le patriarche Jean aïant donc lû cet écrit, &
l’aïant fait lire à l’empereur, ils furent l’un &
l’autre fort embaraffez. Car il étoit évident que
cet anathême tomboit fur l’empereur , & il étoit
prononcé par un homme qui en avoit le pouvoir
étant encore,patriarche -, mais alors étant devenu
fïmple particulier , il n’avoit plus le pouvoir de
lever cette cenfure. Sur cette difficulté ils affem-
bîerent le patriarche d’Alexandrie , Jean ancien
métropolitain d’Ephefe , & les évêques qui fe
trouvèrent à C.P. qui furent tous indignez de l’action
d’Athanafe, & le foupçonnerent d’avoir vou-
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