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4 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e
l’empereur crut qu’il n’y avoir plus rien à attendre ;
& qu’il étoit fuffifàmment difculpé de ce qui pour-
roit arriver au patriarche : d’autant plus que Nice-
phore évêque d’Ephefe foûtenoit que ion ordination
n’avoit pas été canonique. Car,difoit-il, l’empereur
Théodore étoit il preiTé de fe faire couronner
, qu’Arfène reçût de fuite tous les ordres,
fans garder aucun interftice. L’empereur Michel
laifla donc aux évêques la liberté de faire ce qu’ils
voudroient, & après avoir délibéré pluileurs jours,
ils ne trouvèrent antre reproche contre le patriarche
Arfene, que l’impatience & la pufillanimité qui
lui avoit fait quitter fon Siege.
Eniuite ils delibererent long-tems fur le choix
d’un fucceiTeur, & les principaux entraînant les fuf-
frages des autres, ils convinrent tous de Nice-
phore d’Ephefe. Il étoit recommandable par là
vertu & ià pieté, & raifonnablement inftruit : déjà
vieux, fort zélé pour l’églife &pourfês loix dont
le mépris l’affligeoit fenfiblement. Il avoit été élû
patriarche par le concile avant Manuel, du tems
de 1 empereur Jean Yatace ; mais l’empereur craignant
fon zele, s’oppofa à l’éleétion, & dit : S’il eft
infuportable étant archidiacre, queièra-cequand
il fera patriarche?Il fut ordonné métropolitain d’Ephefe,
mais il avoit toujours fur lè coeur l’injufti-
ce que l’empereur lui avoit faite : c’efl pourquoi
il ne fe fit point prier quand il fut élû à la place
d’Arfène, croïant qu’elle lui étoit dûë par la vocation
divine. Il fut donc déclaré patriarche, &
vint s’établir à Nicée, apportant d’Ephefe quantité
L 1 v R E L X X X V . y
d’or. Mais quelques prélats defàprouvoient ion I2^0.
élection , entr’autres Andronic de Sardes .& Manuel
de Thellàlonique :1e peuple avoit aulli aver- 1.17.
non pour Nicephore&iouhaitoit le retour d’Ariène.
Nicephore s’appu'ioit fur la proteéfion de
1 empereur & quitta Nicée pour le iuivre enThrace
où il étoit paiïe dans l’eiperance de reprendre C. P.
Florentin évêque d’Acre en Paleftine venoit d’être
transféré à l ’archevêché d’Arles en Provence, eonciied;Artct.
& célébra avec iès fuffragans l’année 1 260. ou la
iuivante un concile provincial où il publia dix-ièpt t- s?- '
canons. Dans la ^préfacé il dit : Il s’eft élevé de
nôtre tems de faux docteurs, qui mettant pour
fondement de leurs extravagances certains Ternaires
, veulent établir dans leurs concordances,
une doétrine pernicieuiè ; & fous pretexte d’ho-
norer le S. Efprit diminuer l’effet de la rédemption
du Fils de Dieu & le borner à un certain efi-
pace de tems. Le Pere, difent-ijs, a opéré depuis
le commencement du monde jufques à l’avene-
ment du Fils : d’où vient qu’il dit dans l’évangile : TMon
pere opere jufques à preiènt, & j’opere auiîi,
L ’opération du fils â duré jufques à maintenant
pendant mil deux cens foixante ans : après lefquels
le S. Eiprit dira : Jufques ici, le Fils a opéré après
le Pere : & j’opererai aufïi déformais. A quoi ils
appliquent les 1 160. jours marquez dans l’Apoca-
lypfe , & les mille ans après lefquels Satan fera
déchaîné, comme fi dans le cours du fiecle pre- 1I,6*xxo-z-
fènt le S. Eiprit devoit être envoyé plus ’glorieu-
fement que quand il fe répandit fur les Apôtres ,
A tii