
4<îo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
je me livre entièrement à vous, éclairez-moi, con-
duiÇez-nioi, je vous fuivrai. Que l’on drelïe un
écrit, que l’on rejette fi vous voulez les termes,
far le F ils, quelque péril que je voie à méprifer
cette exprelfion desPeres : fi je refufe de vous fui-
vre, accufez-moi d’opiniâtreté, ou même d’herc-
fie. Mais fi vous craignez de rejetter les Peres, Sc
voulez nous charger de la haine de l’avoir fait : il
eft raifonnable, pour ne pas dire néceffaire , 'qiie
nous craignions de nous tromper étant feuls, & de
nous mettre en péril.
Le patriarche fe voulant juftifier répliqua : Ce
n’eft pas nous qui l’avons é crit, c’eft à vous qui
l’avez écrit & remué cette queftion à le rejette*-.
Et qui vous en empêche, reprit Veccus, puifqu’il
s’agit de ramener vos freres ? Mais loin de perfua-
der le patriarche, il ne fit que l’irriter & s’attirer
de fa part des durerez & des injures. De quoi Veccus
aigri de fon cô té , lui fit des reproches ingénieux
: puis fe tournant vers l’empereur, il déclara
à haute voix & avec ferment, que.fi Grégoire ne
fortoit du fiege patriarcal jamais le trouble de l’é-
glife ne s’appaiferoit. A ces mots l’empereur entra
en colere & fe leva difant : Quoi donc après toute
la peine que j’ai prife pour l’églife, vous recommencez
a la troubler ? & vous l’embarrailez de deux
guerres, de celle des fchifmatiques & de la vôtre ?
Il s’étendit beaucoup fur ce fujet, faifant voir fon
chagrin de ce que cette conférence avoit fi mal
réuifi contre fon attente.
L i v r e - E X X X V T I ï y i 1 n - ÿ Ç ,
Le cohcile s’étàntTépâfl?pVèfcfchS‘ S é lès'-fiOTS
retournèrent au tabhàlteifê d'd CbfrriidiBn & " y demeurèrent
; mais fousbônne gârde. L émpèiéilri;y
envoïoit l e s exhorter; a’ la paix', a quitter lefprit
de difpute, & demeurer eri tepbs avc'c fes 'bonfteS
grâces :■ autrement il-, lès• ffiéhâçoit d’efil 1 & de
mauvais traitemens, parce qu’il 'rt’en feroit poirit
autrement que cé qui avoit été ordonné. .Ils-de-
meurerent fermes & déclare refit, <pïiisfouffnroieht
tout ce qui plairo'it à l’c'hïpébeüi-plôtô't que de fe
foumettre à ceux qui les avoiènt injufiemént condamnez.
Après plufieurs tentatives d’empereur
irrité refolut de les exiler, èHes'éfivoïa àünefor-
terefTe nommée de faint Gtegbirfe au golfé d Afta-
que ou Comidià en Bithynie, oli ils furent enfermez
& gardez par des François commandez par
uh officier des gardesde Fempereur : madsTarts qu’il
eûtpoürvûà leur fubfiftancêi'; 1 1J 1........*
Le notivcau roi de Sicile Jacques d!jArfagôn fe
fit couronner en vertu du teilament de fon pere
le jour de la purification dé la. Vierge1 fécond ’de
Février n 8 é . La ceremoniè fe fit â Bàlertaé dâns
l’alTemblée de tous les grands & de tous les fyn-
dics des villes de Sicile. Le pape Honorius avant
que d’en avoir reçû la hoüvèllé1, le jèudi faint onzième
d’Avril de la même-an néc; /dénonçaexcommuniez
Jacques & fà tnere Cônltance, comme fà-
vorifant & augmentant la révolte dé la Sicile, &
leur ordonna d’en fortir daris l’Afccnfion prochaine.
Mais quand il eût appris lè'èouiorinement
de Jacques, il renouyella'l’excommunication ,
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X X V I I .
Yeccus relégué.
xxvm.
Jacques roi de
Sicile.
N/c. Spécial.
lib . x i . »• 9«
Ruin. n. 8.
Id. ». 6.