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138 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e '.
viter , ce n’étoit pas par crainte, mais par con-
defcendance pour les Foibles, qu’il vouloir jufti-
fier ôiconfoler par ion exemple : mais le faint docteur
va trop loin, ce me femble, quand il foû-
tient contre les maximes de la bonne antiquité ,
qu’il eft de la perfection de s’expofer volontairement
à la mort ; & les exemples qu’il apporte de
quelques apbtres &c de quelques martyrs, montrent
qu’il a été trompé par de faux ailes.
Girard combattoit encore l’abftinence & le jeûne,
prétendant que ces pratiques ne convenoient
qu’aux imparfaits, qui ne favoient pas fe modérer
dans l’ufage des viandes. Il abufoit même du
pacage' touchant les impofteurs qui viendront
dans les derniers tem s , défendant le mariage &
l’ufage des viandes que Dieu a créées. Mais faint
Bonaventure montre fort-bien que cette prophétie
regarde les Manichéens ; & en général que l’ab-
ftinence Si le jeûne font des*pratiques de perfection.
Il vient enfuite à la pauvreté, & prétend que 1a
plus parfaite confifte dans le renoncement à toute
propriété des biens temporels, tant en particulier
qu’en commun, fe contentant du fimple ufage
abfoiument neccflaire àla vie. C ’étoit le fyftême
des religieux mandians. Pour l’établir il dit que
l’on voit l ’exemple de la première efpece de pauvreté
dans la première églife de Jernfalem , où
tous les fideles poflcdoient leurs biens en commun
, Si que l’on voit l’exemple de la féconde
dans les apoftres, fuppofant fans le prouver a
L i v r e L X X X V I . f h
qu’ ils ne fubiîftoient pas comrüe les autres de ces .
l - r. t biens communs. Pour montrer queJ.C^ . 1l ui• -ümie - A n . 12.69.
me a mandié, il cite faint Bernard , à qui il fait ?• +“ ■B*
dire, que le Sauveur mandioit de porte en por- +I ’
te pendant les trois jours qu’il demeura égaré à
Jerufalem à l’âge de douze ans. Or ce partage
n’eil pas de faint Bernard , mais d’Elred abbé
deRieval , qui dit feulement par conjecture : toi.cpcr.s.
Que dirai-je , Seigneur ? eft - ce que pour vous
charger de toutes les miferes de la nature humain
e , vous demandiez l’aumône de porte en porte
?
Girard d’Abbeville prétendoit qu’il eft d’une A’+in
plus grande perfection de viv re des biens eccle-
iiaftiques fans avoir de patrimoine , que de ne
rien pofleder du tout. Saint Bonaventure lui accorde
que l’on peut pofleder ces fonds fans préjudice
de la perfection, Si que ceux qui en ont l’ad-
miniftration, doivent les conferver: mais il foû- f' +17*
tient toujours qu’il eft plus sûr Si plus parfait de ,431'.
ne rien pofleder. il releve les avantages de l’er>
tiere pauvreté, particulièrement pour laprédica-
tion de l'Evangile, dont la doCtrine eft plus croyable
Si plus agceable , quand on voit en ceux qui
l’enfeignent un mépris abfolu de tous les biens
temporels.'
Girard difoit encore aux freres Mineurs : Vous p . 4 5 j ,
prétendez n’avoir la propriété de rien, quoique
vous en ayez l’ufage: mais tout le monde voit le
ridicule de cette prétention dans les chofes qui
fe confument par l’ufage, où parçonfequent on
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