
An. i2<%.
xxx.
Le patriarche
Arfene accufé.
tachym lib, i y.
c. i .
Gregoras lib.iy .
#. 4*
Í 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
poibitr. C etoit Hugues de Lufignan qui gouver-
noit pendant le bas age du jeune roi Hugues ion
coufin. Il pretendoit que la punition de ces crimes
luiappartenoir, & que l’archevêque n’avoit droit
de corriger que fès domeftiques & les clercs; enfbr-
te que par cette difputefur la jurifdiéHon, les crimes
demeuroient impunis, pafloient en coutume
&multiplioient tous les jours. Enfin nonobftant
le règlement d’Alexandre IV. les Grecs & les Syriens
de Chypre ne vouloient point obéir à l’ar-
cheveque Latin deNicofie,& tenoientfeparément
des conventicules. Le pape Urbain écrivit forte-
nJen*- au tegent fur toutes ces plaintes de l’arche-
veque; déclarant que fi on ne lui rendoit juftice,
il confirmeroit les cenfures que ce prélat avoit
prononcées.
L empereur Michel Paleologue excommunié
depuis deux ans par le patriarche Arfene , ne fe
pouvoit plus fouffrir en cet état. Ayant tenté toutes
fortes de voyes pour obtenir fon abfolution par
la douceur , & defèfperant de fléchir le prélat, il
réiolut de s’en venger; mais il ne voulut pas ufèr
de fà puiflânce, ni employer la force ouverte , il
voulut le faire dépolèr par un jugement, qui fût
canonique au moins en apparence. Il aflèmbla
donc les prélats, & leur dit : Les foins de l’empire
demandent un homme tout entier, & je ne puis
avoir 1 efprit libre, tant que le patriarche me retient
lié par cette cenfure. 11 me réduira l’impof-
fible, puifqu’on ne peut remettre les choies en
1 état ou elles etoient, & qu’il ne veut point re-
L i v a e L X X X V .
médier au mal qui eft fait. Au lieu de faire charita- ----- — •
blement les avances pour m’attirer à la penitence, An-I2^4-
il refufe celles que je fais me foûmettant à tout
ce qu’il me preferira de plus rude ; il iemble ne,
chercher qu’à me pouffer au defefpoir. Il me fait
entendre indireétement, que je dois quitter l’empire
, & me réduire à la condition d’un particulier
; mais je ne vois pas à qui ma renonciation fe-
roit utile. Elle ne le fèroit pas à l’empire ?puifque
celui qui y étoit deftiné, n’eft pas capable de gouverner
& ne le fera jamais ;& quant à mon intérêt
particulier, quelle aflurance me donnera-t’onde
vivre en paix, après ma renonciation ? quelle fureté
pour ma femme & mes enfans? Quand on a
une fois goûté de la fouveraine. puiffance , il eft
difficile de la quitter fans expofer fa vie. Un empereur
en place eft 1 objet de la haine de plufieurs, qui
ne lui font fideles qu’en apparence ; & que ne feront
ils point lorfqu ils ne feront plus retenus par
la crainte ? Enfin 1 eglifè a des réglés certaines pour
la penitence, fuivant leiquelles vous traitez les particuliers
r en a-t elle d autres pour les empereurs ?
Si vous n’avez point des loix fur ce fujet, d’autres
eglilès en ont , j y aurai recours, & j’y trouverai
le remede que je cherche. Il vouloir dire qu’il s’a-
dreflèroit au pape; & c ’étoit une menace terrible
aux évêques Grecs.
Après ce difeours les évêques refolurentde fe-
courir 1 empereur ,qui envoya encoreau patriarche
Arlène, plufieurs inrercefleurs l’un après l’autre,
principalementfonperefpiricuel Jofeph abbé