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I N. i i S j . prélacs fecuiiers ou réguliers aliec.
9 no*eilt ®u -cngagcoicnt pour long temps les biens
de leurs églifes, fous prétexte de dettes fuppofées,
au. ix. Les patrons ecclefiaftiques ou laïques préfentoient
pour les cures des perionnes qui n’etoient pas dans
leur vingt-cinquieme année , ou n’en préfentoient
point , pour joiiir cependant des fruits de la cure,
ou memeempechoient les collateurs d’y pourvoir,
a 14. Quelques ecclefiaftiques recevoient des, bénéfices
de la main des laïques {ans collation de l'ordinal—
f, %s>. j,i. re ; d ’autres ecclefiaftiques ou fecuiiers fe met-
toient d’eux-mêmes en poiTeifion des bénéfices &
des biens de l’eglife , & s’y maintenoient par vio-
lence. Les avouez des églifes inftituez pour les défendre
les opprimo{ent & en ufurpoienc les biens,
au- Ceux qui étoient en guerre avec les avouez en pre-
noient prétexte de piller les églifes, dont leurs
a 3v- ennemis a voient la protection : d’autres prenoienf
les biens d’un chapitre ou d’une autre églife pour
la dette ou le cautionnement d’un chanoine ou
e A d’un autre particulier du clergé. D ’autres pilloient
lés biens des églifes vacantes ou s’en mettoient en
a ?i. poiTeifion : d’autres vendoient ou achetoient les
fiefs mouvans de legi i fe, fans le confentement
r r, des feigneurs ecclefiaftiques. Sous prétexte de réparations
des eglifes , les laïques commettoient
d’autres laïques pour recevoir les revenus des fabriques
, fans le confentement des prélats & des
chapitres. Çette cntrepnfe étoit honteufe aux ecclefiailiques
, mais elle venoit apparemment de
leur négligence à entretenir les bâtimens, Dans
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les petites guerres alors fi fréquentes, ceux qui ie — j--------
failiiîoient des églifes & des clochers en failoient AN.12.S7
des fortereftes : ce qui donnait occafîon à leurs axï.
ennemis de les ruiner ou les brûler quand il les
prenoient.
Les perfonnes des ecclefiaftiques p’étoient pas
plus épargnées que leurs biens. Ils étoient impü- c.24.
nément tuez, bieiFez, mutilez, proferits, arrêtez:,
emprifonnez. On ne refpeCtoit pas plus les en- c.ip
Voïez des évêques, ni même ceux des légats du
faint fiege. Souvent on les arrêtoit, on les frap-
p o i t , on les dépoiiilloit, on leur ôtoic leurs lettres
que l’on déchiroit. Les grands chemins étoient a 30.
expofez aux voleurs ; & les feigneurs établifloient f,4#.
tous les jours de nouveaux péages fur les paftans,
quoique ce fut un des articles de l’excommunication
que le pape prononçoit tous les ans le jeudi-
faint. Les évêques négligeoient tellement leurs vi-
fîtes que l’on trouvoit des perfonnes de foixante
ans qui n’étoient pas confirmées. Le relâchement
étoit grand chez les moines,; quelques abbez &
quelques prieurs portoient des habits femblables c, m
à ceux des fecuiiers, & ils permettoient fouvent
à leurs moines de fortir fans neceflité. Onpermet-
toit aufli trop legerement aux religreufes de fortir A i^r
& de pourvoir en particulier à leur nourriture &
à leur vêtement fous prétexte de la pauvreté de la
maifon. Les monafteres exempts avoient des con- c
fervateurs apoftoliques de leurs privilèges, qui excédaient
leur pouvoir, & étendoient leur jurifdi--
¿tion au préjudice des ordinaires.