
An ne con^oli: rien que luHtneme. Dieu ne pourroit
a j faire plufieurs âmes en nombre. Dieu nepourroic
u.6. faire un homme fans un agent propre, c’elt-à-dire
*'i>’ fans un homme qui foit pere. Auffi nioient-ils
Cap. 5>art»u i
qu il y eut un premier homme,mais Us tenoient les
générations ecernelles comme le monde. Autre
}. propofition: Dieu ne connoît point de futurs con-
tingens,parce que ce ne font pas deseftres, outre
que ce font des chofes particulières, & Dieu con-
noiffant par la vertu intelle&ive, ne peut connoî-
tj.n. tre ce qui eft particulier. Dieu ne peut rien produire
de nouveau, ni rien mouvoir autrement qu’il
ne le mut ; parce qu il n y a point en lui de diver-
fes volontez. Il ne peut multiplier les individus
fous une même efpecefansmatiere.C’étoit toute-
fois l’opinion de S. Thomas, qui en conclut que
tous les anges différent en efpece ; &les Thomif-
iJ0.8.+. tes foûtiennent encore cette opinion : La premiers
caufe eft la plus éloignée de toutes. Quelques éve-
nemenspeuvent êtrecafuelsàfon égard, & il eft
faux qu elle ait tout preordonné , autrement tout
arriveroit neceifairement.
caf. 11,44. Touchant l’ame ou l’entendement :L ’entende-
j. ment humain eft éternel, parce qu’il n’a point de
matière par laquelle il foit en puiifance avant que
d etre en acte., L ame feparee ne fouffre point par
le feu.L’entendement eft un dans tous les hommes.
L’ame eft infeparable du corps, & fc corrompt en
rnerne tems que l’arangement du corps. L’entende-
mentpaffifeft infeparable du corpsjmais l’entende-
L i v r s L X X X V I L z 7 i
ment agent eft une fubftance fuperieureSt feparée, "TZ *
Touchant la volonté:La volonté & l’entendement
ne fe meuvent point actuellement par eux-mêmes: '■IlI>
mais par une caufe éternelle, c’eft-à-dire par les *•7-
corpsceleftes. La volonté deioieft indéterminée *■
comme lamatiere,8c eft déterminéepar le bien de-
firable , comme la matière par l'agent. L’homme
agiffant par paillon agit par contrainte j fa volon- 10.
té^eft neceffité par fa connoiffance, comme l’ap-
petit de la befte, & il ne peut s’abftenir de ce que lilui
diète la raifon. Il ne peut y avoir de péché dans
les puiiTances fuperieuresde l’ame. Ainfi on peche
par la j>aflion & non par la volonté. La loi natu- ij.
relie defend de tuer les animaux fans raifon: mais
non pas autant que de tueries animaux raifonables.
Touchant le monde & le ciel : Le monde eft c-s *
eternel quant aux efpeces qu’il contient, & il ne
peut y avoir de nouveauté dans l’effet fans nouveauté
dans la caufe. Qui fuppofelaformation du
monde entrer , fuppofele vuide, parce que le lieu
précédé neceffairement ce qui doit y être mis. L’univers
ne peut finir, parce que le premier agent
doit éternellement faire paifer la matiered’unefor-
me a 1 autre. La création eft impofïible, quoiqu’il
faille tenir le contraire félon la foi. Les corps ce-
leftes font mus par un principe intérieur qui eft
uneame. Divers lignes du cielfignifient diverfes
difpofitions des hommes, tant pour les biens fpiri-
tuels que pour les temporels On peut auifi favoir
par certains lignes ou certaines figures ies intea-
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C. S . t t r l r