
3i ¿ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— — contre les freres Mineurs Ôc les difticultcz que trou*
' l ^7?' vo^enc phifieurs d entr eux dans la pratique de
c .. a e v e rb .J ig n » 1 ■ 1 \ r l r 1 n . * * ixjix¡o, ' leur regle. Voici la lubftance de cette conftitution,
dont la première partie autoriie la plufp.irt des ré*
ponfes qué S. Bonavénture avoir déjà faites dans
sif.Lisixvi. apologie des pauvres.
Nous.avonseu,dit le pape,dès nos plus tendres
années une affection finguliere pour cet ordreinous
avons fouveñt conféré avec quelques compagnons
de faine François,qui connoilfoient fa vie & ía con*
duite, touchant fa regle & fon intention. Etant de*
venu cardinal & protcéleur de 1 ordre , nous en
avons connu 1 état par une longue expérience , S¿
nous avons juge a propos de donner les déclarations
fuivantes. Quand faint François a dit que fa
regle étoit l’obiervation de l’évangile,il n’a voulu
donner pour préceptes, que les préceptes de 1evan*
ej«M.L*xTni. gile, & les conferís poureonfeils: fi cen’eftà l'égard
des confeils qu’il a expreiTément réduits en préceptes.
Les freres toutefois font plus obligez que le
relie dés Chrétiens à la pratique des autres confeils,
puifqu’ils ont embraffé un état de perfeéfion.
La regle porte expreiTément qu’ils ne doivent
avoir rien en propre, ni maifon, ni lieu, ni aucune
chofe,& le pape Grégoire IX. a declaré qu’ils doivent
1 obferver,tant en commun qu’en particulier.
Sur quoi nous difons, que ce renoncement à toute
propriété eft faint & méritoire, que J. C . l’a enfei-
gne de parole-& d’exemple ; & que ce qui eft dit
qu il ayoit une bourfe étoit par condefcendance
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pour les foibles. On ne doit point accufer ceux ——
qui renoncent ainfi à tout , d’être homicides A n .
d’eux-mêmes & de tenter Dieu : puifqu’ils fe confient
à fa providence, fans méprifer les moïens humains
de pourvoir à leurs befoins ; foit par ce qu’on
leur offre libéralement, foit par ce qu’ils reçoivent
en mandiant humblement, ou qu’ils gagnent par
leur travail : qui font les trois moïens marquez
expreiTément dans la réglé. Or cette renonciation
à toute propriété n’engage pas à renoncer au fim-
ple ufage de fait abfolument neceffaire pour fub-
fifter : & examinant bien la réglé, on trouvera que
telle a été l’intention de faint François. Et comme
il n’y a perfonneà qui ceux qui donnent quelque
chofe aux freres puiffent plus convenablement en
transférer la propriété à la place de Dieu , que le
faint fiegeSt le papetnous déclarons par cette conftitution
que la propriété de toutes les uftanciles
Tes livres,les meubles dont les freres peuvent avoir
l’ufufruit, appartient à nous & à l’églife Romaine.
Quant aux lieux achetez des aûmônes,donnez ou
délaifféz aux freres Tous quelque forme de paroles
que ce fo i t , fans aucune referve de la part des-
donateurs : nous les prenons auiïi en notre do-
inaine. Mais quant aux lieux Si aux maifons qui
leur feront données pour leur habitation ,. ils n’y
demeureront qu’autant que le donateur perfifte-
ra dans la,même volonté -, & s’il en change, ils les
quitteront, fans que l’églife Romaine y retienne;
aucun droit. Au refte ils n’auront de meubles que;