
An i 264 § ue 11 ^eftina a *a nonciature de Grece | quatre
freres Mineurs , Simon d’Auvergne , Pierre de
Moras, Pierre de Creft& Bonifaced’Yvrc'e; mais
comme ils étoient alors en des pais éloignés, le
j/;/ pape ne put les envoyer auili-tôt qu’il auroit vou-
&'• lu .D ’ailleurs la guerre que les Grecs faifoient à
Guillaume de Ville-Hardoüin prince d’Aachaie ,
& aux autres Latins du pais, retint encore le pape,
qui craignoit que Paleologue n’eut changé de volonté;
enfin il les envoya en 12 6 3. avec une lettre
à l’empereur, datée du vingt-huitième Juillet, où
il témoigne une grande joie des avances qu’il fait
pour la paix & l’union, & un grand defir de la conclure.
En ce cas, dit-il , nous vous ferions voir
r«». n. 31. combien la puiflance du iàint fiege eft utile aux
princes qui font dans ià communion ôc fes bonnes
grâces. S’il leur arrive quelque guerre ou quelque
divifion,l’églife Romaine,comme une bonne mere,
iè jette entre-eux, leur ôte les armes des mains, &
par fon autorité les oblige à faire la paix. Les rois
catholiques de leur côté, s’ils ont quelque différent
enièmble, ou fi leurs vaflaux fe révoltent,ont auiïi-
tôt recours à cette égliiè pour lui demander fon
conièil & fon iècours ; & ils reçoivent d’elle infail-
liblement la paix & la tranquillité. Elle fert àuffi. de
mere aux princes qui viennent à la couronne, étant
encore en bas âge ; elle les gouverne, les protégé, 8c
les défend quand il eft neceftaire , même à les dépens
, contre les uiurpateurs. Voilà en quoi on
mettoitalors la grandeur de l’églife ou plûtôt de
la cour de Romç?.
La lettre continue : Si donc vous rentrez dans ’***• *
fon lein, elleattirera pour appuyer votre trône, A n. i i <î3.
non feulement le fecours des Génois & des autres
Latins, mais, s'il eft befoin , les forces de tous les
cois & les princes catholiques du monde entier.
Mais tant que vous ferez léparé de l’obéïffance du
faint fiege, nous ne pouvons fouffrir en confcience
que ni les Génois, ni quelques autres Latins que
ce foie vous donnent du fecours. Quant au pillage ». }i.
■des églifes & aux autres defordres femblables, aucun
homme fenfé ne peut les imputer à tous les
L atin s , mais aux voleurs particuliers , bu plutôt
à ceux qui par leurichifme ont attiré ces malheurs.
O r comme la paix ne feroit point ferme fi elle n’a-
voit la foi pour fondement, vous n’avez pas dû la
mettre avant les dogmes & les cérémonies de la religion
-. toute paix & toute concorde n’eft qu’un
ad je itif qui doit fuivre ce fubftantif. Ainfi par-
lo ic -o n alors dans les affaires les plus férieufes.’
Mais ce qu’il eft plus important de remarquer,
c ’eft que fuivant ce rationnement du pape, les
Chrétiens ne pourroient jamais faire de paix foli-
•de avec des gens de différente religion : ce qui
Vient de l’équivoque du mot de f o i , pris tantôt
pour la créance des vericez révélées, tantôt pour la
■fidélité dans les traitez.
Avant que Paleologue eut reçu cette réponfe, il xviii.
écrivit au pape Urbain une autre lettre où il dit : i S o “ *
Du tems des empereurs nos prédeceffeurs, on a Iiiv
fouvent envoïé de part & d’autre des ambaffa- s%'
ideurspour travailler à la,réünion des églifes : mais
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