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diftinéfenïent cc que vous dites , nous ne pourrions
l’ignorer : nous confcrvcrons les dogmes de
la foi Amplement & fans curiofité. Pourquoi donc
vous efforcez-vous d’introduire dans l’églife de
Dieu autre chofe que ce que nous avons reçu
par tradition ? Il faut maintenir la paix & laiiTcr
toutes ces fubtiUtez. Mais, feigneur, on nousac-
eufe d’herefie, reprit Veccus avec fes archidiacres.
Et oui, continua le patriarche d'Alexandrie, parce
qu’on regarde coirïfne une herefic de vouloir établir
des proportions extraordinaires : quand même
elles ne feraient point dangereufes. C ’eft pourquoi
je vous confeille de les laifler & de revenir au fen-
timern commun & manifefte & a la paix*: vû principalement
que l’empereur veut bien s’en rendre le
lirediateur.
Mais le patriarche Grégoire continua de preffer
Veccus & les fiens fur la différence des propofi-
tions de & par, 6i fur ce que le S. Efpr-it ne procédé
pas immédiatement du Père , s’il en procédé
par le Fils. A quoi Veccus répondit : Nous con-
feflbns notre témérité, & nous en demandons pardon
-. mais ce n’eft point une vaine curiofité, qui
nous a fait parler ainiï, c’eft le defir de faire ccflcr
la divifion deséglifcs. Il veut dite la Grecque &
la Latine. Eftoit-ce donc un fujet pour nous traiter
d’apoftars & d’heretiques ? pour cafler les ordinations,
laver le fanétuaire , profaner & jetter le
faint chrême que nous avions confacre ? Enufons-
nous ainfi, quoique nous prétendions montrer que
L i v r e L X X X V H I . 4L?
votre théologie n’eft pas exaéte ? & en quoi.ayons-
nous manqué, dit le patriarche.? Veccus tira aufii-
tôc un papier, que 4c patriarche dut , puis il le
défavoiia & les fiens auifi : mats je çartophykce
Georges Mofcampar reconnut que dé-toit fon.ou-
vrage , &i voulut le défendre. Voïons donc , dit
V e c cu s , quelle peine vous lui impoferez pour
avoir altéré la dpdtnne, On parla long temps fur
cc fujet, & Veccus.ajouta :
Voulez vous que je vous ouvre un -avisbien
fimpîe comme amateur de la paix. Nous avons
rapporté les paffages des Peres, félon que le temps
le demandoit. Nous avons, reçu , & nous jcecs-
vons encore quiconque dit que le S. Efprit procédé
du Pere : c’eft l’expreffion du Sauveur ¿k du
concile. Mais nous recevons -auffi celui qui dit s«p. ¡.wr.«,
qu’il procédé du Pere par le luis, comme condor- 47 i!>'
me à tout le feptiéme concile -, & nous açcufons
de témérité celui qui ne refpedte pas les expreifions
des Peres. Aujourd’hui donc ;que les patriarches
font prefens, les éyêques., tout le clergé i ; dés
moines pieux , des laïques choilis.: jaime mieux
fuivre avec vous lafioi orthodoxe,,ou fi-vous vous
trompez , être condamné avec vous au jugement
de Dieu, que de chercher feul ma feu reté. Mais
de m’obliger à rejetter un dogme des Peres fi an- '
cien & fi univerfel, fans vous; mettre en peine de
m’inftruire : c’eft ce qui ne me paraît pas raifon-
nable. Car j’ai auffi ma çonfcience pour craindre
de m’éearer. Te renonce à mes propres lumières ;
M m m ij