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L.
'E ad e Rigand
arch, de Rouen.
Tomer• 474.
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98 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
la mi-carême de l’an 1167. & y appella tous les
prélats & les feigneurs du roîaume (ans que per-
fonne en fçût le fujet. Le jeudi d'e la mi-carême
étoit le vingt-quatrième de Mars, &z le lendemain
fête de l’Annonciation le parlement étant
aifemblé & le légat prefent,le roi fit une exhortation
à la croifade avec beaucoup de force & de grâce.
Le légat prêchaenfuite furie même fujet, &
après fon fermon le roi prit la croix avec grande
dévotion, puis fes trois fils , Philippe, Jean T r illan
& Pierre: le quatrième nommé Robert n’a-
voic gueresque dix ans. Plufieurs feigneurs fe croi-
ferent auffi le même jour: tant ceux à qui le roi en
avoir déjà parlé enfecret, que d’autres à qui Dieu
toucha le coeur en cette occafion : mais il y en eut
un plus grand nombre qui fe croiferent dans la
fuite. Les principaux furent Alfonfe frere du roi
comte de Poitiers & de Touloufe; Thibaut roi de
Navarre & comte de Champagne gendre du roi »
Robert comte d’A r to is , Gui comte de Flandre ,
Jean fils du comte de Bretagne.
Entre les prélats qui fe croiferent avec faine
Loüis , on remarque Eude Rigaud archevêque de
Roiien. Il étoit noble, & étant entré dans l’ordre
des freres Mineurs, il étudia à Paris fous Alexandre
de Halés, & s’appliqua à la prédication avecgrand
fuccês. Après la mort de l’archevêque Eude Clément
arrivée le cinquième de Mai 1147. le chapitre
de Roiien élut frere Eude Rigaud pour fon
mérité ; & le pape Innocent IV. confirma fon élection.
Eude fe rendit à Lyon où étoit le pape, y
fut facré, & y reçut le pallium au mois de Mars 7
1148 puis étant deretour il fit fon entrée à Roiien
le premier dimanche d'après Pâques vingt-fixié-
me d Avril. Il gouverna ce grand diocefe pendant
vingt-fept ans avec tant d’édification, qu’on
le nomma la Réglé de vivre ; & il s’appliqua par- p„«.p.47!.
ticulierement à faire fes vifites. Il ne negligeoit u‘ l‘
pas toutefois fon temporel: dès l’ année 1Z49 ilpaf-
ia en Angleterre, &i rentra en polfeifion de certains
revenus dont fon églife étoit dépouillée. En
115 5. le roi faint Loüis luicedalacollationlibrede
l’archidiaconé de Pontoife ; & en 1162.. il acquit du
même roi par échange le château deGaillon.
S’étant croifé avec le ro i, il tint un concile pro- Tm'f- +So-
vincial â Pontaudemer, ville du diocefe de Li- 7 8 . to. conc.
fieux, la même année 1167. le lendemain de la dé- r°mi' l5>a'
colation deS. Jean-Baptifte, c'eft-â-dire le trentième
d’Aouil : où il fut ordonné aux clercs même
mariez, de s’abitenir de tout négoce, & de
porter la tonfureSc l’habit clérical: autrement ils
ne joüiroient point des privilèges du clergé. Dé-
fenfe aux clercs & auxcroifez d’abufer des lettres
du pape ou des légats en leürfavcur. L’archevêque
fie le voyage de Tunis avec S. Loüis : enfuite
il aflifta au fécond concile de Lyon fous Gregoi- j oinvUU ^
rc X. & mourut l’année fuivante 1175. le fécond “ r-
jour de Juillet.
Plufieurs blâmèrent ceux qui avoient confc illé l i .
au roi iaint Loüis de fe croifer , attendu Ja foi- Fra„Cermc
bleiTe de fon corps, qui étoit telle qu’il ne pou- **'*• Il67,K*
voit porter d’armure, ni être long-temsachevai.
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