
248 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q _ d e :
vous vous êtes engagé fi publiquement ? Et ne fa-
vez-vouspas que pour rendre un fervice agréable
à Dieu, il faut commencer par fe purifier des crimes
? à quel péril vous expoftz-vous, donnant un
fi pernicieux exemple dans un état fi éminent ? Il
conclu t en l’exhortant à ne fe pas laiiTer lui prendre
par la mort; ôc à quitter inceflamment la complice
de fon adultéré & la rendre à ion mari. Autrement,
ajoûte-i-il,je ne pourroisme difpenfer de fatisfai-
re à mon devoir.
Le roi d’Arragon reçût mal cette réprimandé,
& fit au pape une réponfe, où fans nier le fait il
s’efforçoit d’en affoiblir les circonftances. Il n’a-
Voit pas honte d’alleguer pourcxcufe le beauté de
la femme, il difoit qu’il ne l’avoit point enlevée
de force ôc qu’elle s’étoit attachée à lui volontairement
; que celui qu’elle avoit quitté n’étoit pas
fon mari légitimé, enfin qu’elle ne pouvoir retourner
avec lui fans mettre fa vie en péril. Le pape répliqua
en réfutant ces mauvaiiesexcufes ; & conclut
en priant le roi de quitter abfolument cette
femme, 6c dans les huit jours après la réception de
fa lettre la faire conduire en lieu iûr,jufques à ce
qu’elle puilfe être remife à fon mari. Letoutfous
peine d’excommunication contrela perfonne du
roi ôc d’interdit furies lieux, dans lefquelslui ou fa
concubine fe trouveront. La lettre eft datée de
Vienne, le vingt-deuxième de Septembre, & le
pape commit pour l’exeeution l’archevêque deTa-
ragone & l ’évêque deXorcofe,.
Cependant
Xi i v R l L X X X V I .1 ' _ 14?
Cependant C. P. avoit changé de patriarche.
Après le concile de Lion les ambafladeurs Grecs revinrent
très-contens des honneurs qu ils y avoient
reçus, & des marques d’amitié que le pape leur
avoit données, particulièrement aux prélats, qui
reçurent de lui des mitres ôc des anneaux fuivant
i’ufage de l’églife Latine, ils arrivèrent à C. P. fur la
fin de l’automne de l’année 1174- amenant avec
eux les nonces du p3pe. Il fut alors queftion de de-
pofer le patriarche Jofeph, comme on étoit convenu,
ce qui n’étoit pas fans difficulté, parce qu’il
ne renonçoit pas de lui-meme. On entendit donc
des témoins fut la promelfequ il avoit faite al empereur
de fe retirer fi l’union réuffiffoit ; & cette
promefïe jointe au ferment de ne jamais confentir
à l’union , fut jugée pat les évêques equivalentea
une renonciation ; c’eft pourquoi ils declarerentle
fiege vacant. Ce fut le neuvième de Janvier 1175.
que l’on ce Ha de nommer Jofeph à la priere publique
; ôc le feiziéme du même mois, jour auquel les
Grecs honorent les chaînes de faint Pierre, on commença
à y nommer le pape Grégoire dans la chapelle
du palais, après avoir chanté l’évangile en
Grec ôc en Latin. Le patriarche Jofeph paifa du
monaftere de la Periblepte a la Laure d Anaplus a
quatre mille de C. P.
Mais fa retraite caufa-un nouveau fchifme dans
l’églife Greque , déjà divifée par la retraite d’Ar-
fene; les deux partis fe regardoient l’un ôc l’autre
comme excommuniez , jufques a ne vouloir ni
Tome X F i l l . I *
A n. i 175.
L V I I ..
Jofeph patriarche
de C. P. déposé.
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Pachym lib. Y.
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Nie. Greg.lib. Y.
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Pach. c. 12.«
Slip. liv. LXIX.
n. ;o.
Pach c• a 5,
Sup. I. LIX. ». I£»