
A n . ii.8a. ;^ e à-qui l’empereur Michel avoir fait crever les
-yeux ; Sc Melcce du monaftere de S. Lazare, à
qui il avoit fait couper la langue.
ixix. Enluite l’empereur Andronic envoïa au patriar-
pauiÎcit.rétab1' che Veccus > Pour le juftifier de ce qu’il médirait
contre lui : l’affurant que ce n’étoit point par mépris
de fa perfonne , mais par neceflité. Car, di-
foit-il, le fçandale qui fe reveille dans la multitude
entraîne les mieux intentionnez. Or il faut au commencement
demon regne reprimer l’orage qui s’élève.
J’apprens que plufieurs perfonnes confidera-
bles prennent pour prétexte de leurs fchifmes la
retraite de Jofeph. Je fuis fi perfuadé de votre amitié
,.que pour affermir ma couronne, vous quitteriez
non feulement la dignité de patriarche , mais
la vie : & quoiqu’un autre foità votre place, je ne
ne vous aimerai, ni ne vous honorerai pas moins.
C ’eft ce qu’Andrônic manda à Veccus par l’archidiacre
Melitiniote.'
Jean Veccus étoit un homme droit & dégoûté
«/• 4- du patriarcat, comme il le témoignoit fouvent par
fes difeours & par fes a&ions : il efperoit même que
le retour de Jofeph produiroit quelque bon effet.
C ’eft pourquoi dès le lendemain de Noël, c’eft-à-
dire le vingt-fixiéme de Décembre 1181. il fe retira
au monaftere de l’immaculée accompagné d’une
éfeorte qu’il avoit demandé à l’empereur, fous
prétexte de le garantir des infultes que quelqu’un
du clergé pourrait lui faire : mais en effet croïant
éviter devant Dieu le reproche d’avoir lâchement
abandonné fon pofte.
L i v r e L X X X V I I . .
Le trente-uniéme du même mois de Décembre ^ ^
vers le foir , Jofeph à peine refpirant encore f fut. '
mis fur un brancard, & porté au palais patriarcal, ’ '
accompagné dé part & d’autre de plufie-ur? perfon-.
nés qui le felicitoient fur fon retour en chantant
& battant des mains , & les cloches de L’églife fon-;
noient en même temps. Lei lendemain ¡matinde!
clergé vint à l’ordinaire pour chanter l‘office,quoi
qu’on ne l’eut point fonné : mais ils trouvèrent
l’églife fermée , & on Jcttr dit pour ràifott-qu’il:,
leur étoit défendu d’y rentrer. Ils nedaiftérentipasi'
demeurant dehors, de celebrer l'office : caria fo-:
lemnité de la fête leur fit juger qu’ils nepouvoient;
s’en difpénfer : c’étoit-le premier jour deta>tPTii8§P
enfin ils fe retirèrent, chez' eux attendant e t ^Î^r.mt.Tofwü
arriverait de cette défenfè. le . !/'fl7'
Le lendemain fécond de Janvier on fit les cere-’ txX. 1
monies 'de la réconciliation de' la
par l’afperfion de l’eau bénite fur les galeriîs exte-
rieures & celles du vcftibule, fur les tribunes &c les
colonnes, & au- dedans de l’églife fur lés falnteS1
images, que lesfehifmatiqüèSiGïoïoient profanées. -
L’aveugle Galaétion fe fai fane t'enirpat; lai
ailoit de côté & d’autre jetter’dé ÎeaubeïiiteidLés"!
fpeéfateurs demandoient à être auffi purifiez, &
ils eurent fatisfaétion. ' ; siciiüiîqeo ie’i eb ,
On renvoïa les'laïques à des moines, - qui -leur
impofoient di^erfés penitfencesfelbndes^divers'de-* HÉ
grez de communion aufquels ils vouloient être adr
mis. La penitence étoit médiocre pour affifter à la