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^ ^ le de ferment étoit au moins du dixième fieclef
xxxvi9^* Cependant Boniface veilloit avec une atten-
1 l ? rifoae!cft*n ££on Particul*cre fur la conduite de Pierre de Mou-
Boii.to.ij.p.440. ron f ° n prédeceifeur : craignant que l’on n’abusât
ijHj de fa fimplicité, pour lui perfuader de reprendre
la dignité qu’il avoit quittée : ou le reconnoître
pape malgré l ui , fous prétexte qu’il n’avoit pu renoncer
, comme en effet quelques-uns le prétendirent
; Boniface le traita donc avec humanité, réfolu
de le mener avec lui à Rome. Il l’avoit envoie devant
avec quelques perfonnes pour l’accompagner
¡k l’obferyer ; mais en partant de Naplesle premier
ou le fécond jour de Janvier , il apprit avec étonnement
que Pierre s’étoit dérobé de nuit à fa
compagnie, & s’étoit échapé, fuivi feulement
d’un jeune religieux de fon ordre, voulant retourner
à fa cellule près de Sulmone. Boniface
allarmé de cette nouvelle fit courir après lui, &
on le trouvà près de Viefti ville maritime de la
Capitanate ; car fçachanr qu’on le cherchoit, il
avoit réfolu de paffer en Grece pour fe mettre
en sûreté ; mais le vent contraire le retint, & il
fut reconnu quoiqu’il fe fut déguifé. On l’arrêt^
par ordre du pape Boniface & du roi Charles,
mais avec grand refpeél ; car le peuple le regar?
doit toujours comme un faint, coupoit des morceaux
de fon h ab it, & arrachqit du poil de fon
âne comme des reliques. Quand on l’eut amené
à Boniface, il le reçût avec beaucoup d’hom-
nèteté, lui donna de grandes louanges, l’enyoïa
L i v r e L X X X I X . sp$
voïa d’abord à Anagni j & le fit enfin convenir ---------- —
de demeurer au château de Fumone en Cam- A n . l l 5jE*
panie.
Le pape Boniface confirma de nouveau le traité xxxvir.
entre le roi Charles de Sicile & Jacques roi d’Ar-
ragon, déjaconfirmé par le pape Celeflin : fuivant c“ ‘
lequel Jacques promettait de remettre la Sicile à la :tj
- r / ' - i • I / I 1 - / Y ' - J " mÊËmk vi ir. dupolition du pape, qui le retabliuoit en tous fes endroits
fur le roïaume d’Arragon, révoquant du
confentement de Charles de Valois la concelïion
qui lui en avoit été faite par Martin IV . La bulle w B iX r u i .
de Boniface eft du vingt-uniéme Juin 1 1 9 5 . fouf- ”-10'
erite par dix-fept cardinaux. Mais ce traité demeura
fans exécution quant à l’ifie de Sicile ; car
le roi Jacques y avoit laifle Frideric fon frere, qui
s’y maintint, nonobftant les efforts q u i fit le pape }1. n.
par fes lettres &c par fes légats, pour lui faire ac- ^c'
èepter & executer la paix.
Il ne réuffit pas mieux à la procurer entre la
France & l’Angleterre, quoiqu’il eût envoie pour u .n. ¿t.
cet effet deux cardinaux légats , fçavoir Berard
évêque d’Albane & Simon évêque de Paleftrine,
qui arrivèrent à Paris au mois de Mai 1 1 .9 5 . & en ^ mg. ch .
Angleterre au commencement de Juillet. Ils y
furent reçus avec honneur, & le roi Edoiiardaf- r*#™,*,?. Si*
fèmbla les prélats & les feigneurs à Oüeftminfter riW?.«;.*.
le cinquième d’Août. On y expofa aux légats
la caufe de la guerre, & fur les propofitions de
paix qu’ils avancèrent, on leur répondit, qu’on
ne pouvoir y entendre fans la participation du roi
dès Romains, Âdolfe de Nafîâu. fis demandèrent
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