
A n . 1 2 , 8 7 .
Trith em. chr.
fîir f. an. 1.2.83.
Eberard. i î § o.
mit. Au.fi. 11Î7.
4,80 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Ces désordres écoient l’effet du moins en partie
de la longue vacance de l’empire, depuis la dépo-
iicion de Frideric II. qui avoit réduit l’Allemagne
prefque’j à l’anarchie. Le Concile n’y oppofe que
des excommunications & des interdits ¡Foiblesre.-
medes pour de fi grands mgux , particulièrement
pour les violences .-aufquelles on ne pouvoitoppo-
fer que la puiffance feculiere ou la patience. Ef
ces remedes étoienr d’autant plus foiblcs, que ce
concile même marque qu’on obfervoit mal les
interdits. On abufoit auili des privilèges que les
papes avoient donnez à certaines perionnes , de
ne pouvoir être excommuniez ni interdits : c’eft
pourquoi le légat fit lire dans le concile les conf-
tjtutions des papes Alexandre IV . & ClementIV,
portant révocation de ces privilèges. Ce conçilç
condamne auffi certains gueux qui portoient un
habit fingulier,fe difant religieux fuivant la réglé
des apôtres , & que le pape Honorius avoit déjà
condamnez.
En ce concile de Viribourg le légat demanda
au clergé de la part du pape la levée d’une décime
pendant cinq ans, & ïç roi Rodolfe qui étoit
. prefent demanda la même contribution à tout le
coi . r peuple, de l’empire du confentcmenr de plufieurs
feigneurs. Mais Siffrid archevêque de Cologne,
Henri archevêquedeTrevcs & Conrad évêque de
Toul s’oppoferent fortement à la propofition du le»
gat. Tous les prélats s’y joignirent Si leur réfiftan-
çe fut tel}e,que dans le tumulte un neveu du légat
ÔC un autre noblp Romain furept tuez ; le Jegaç
lui-
L i v r e L X X X V I I I . 481
lui même ne fe fauva qu’à peine par la protedtion —
du roi. Puis aïant appris avant les autres la mort 1187.
du pape Honorius arrivée à la fin du même, carême
, il partit promptement & s’en retourna a R o me
.C
onrad évêque de Toul quife fignala en cette xxxviii.
occafion, étoi't de Tubinge dans le duché de Vir- de Tout eveq
temberg, d’une naiifance obfcure. Etant entre h</î.»¡.¿< Tmi
dans l’ordre des freres Mineurs , il s’y diftingua 4ÎΑ
par fa dodtrine Si fon talent pour le gouvernement.
Il étoit miniftre provincial de la haute Al- v<uH«g. usp. ».
lemagne, quand le roi Rodolfe l’envoïa chargé de n'
là procuration au pape Nicolas III. pour la confirmation
des droits de l’égliie Romaine en 1178. sup. 1. i k x y h .
& l’année fuivante le pape lui donna l’évêché de *’
Toul. Ce fiege- avoit vaqué dès l’an 12.71. par le
décès de Gilles-, ou Gillon de Sorci: mais les cha- Hîfi.ecel.ieTwi
noines £è partagèrent à l’éleétion du fucceifeur. iSS'
La plupart nommèrent Jean de Fontenois parent
du duc de Lorraine , trois ou quatre nommèrent
Gautier de Beaufremonr parent du comte de Bar :
chacun des deux feigneurs prit le parti de fon parent,
Si fit avancer des troupes aux environs de
Toul 'pour le foutenir. Jean de Fontenois alla à
Rome où fon élection fut confirmée -, mais il y
mourut avant l’expedition des bulles. Les chanoines
de Toul procédèrent à une nouvelle éleélion.,
& fe diviferent encore entre Roger de Marcei archidiacre
de Port Si Jean de Parois chàntre de
Toul. Ces deux contendansplaidèrent long-temps
À Rome, Si le pape les aïant fait renoncer à leurs
Tom X VU l. Ppp