
i g S H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q u e .
à la peine temporelle qu’à la ipirituelle ; & s’expliquant
au fonds il dit : que quelques-uns ont le nom
d heretiques fans 1 etre , d’autres le font fans en
avoir le nom, & les Latins font de ce genre. Ce dif-
cours r allura fort le patriarche & irrita l’empereur,
qui ne pouvant le fouffrir, rompit auffi-tôt
l’alTemblée.
Quelques Jours après il fit accufer Veccus devant
le concile d avoir prévariquédans un ambaf
fade.^ Veccus foutînt que l’accufation étoit Tu-
rannee, & queià véritable partie étoit l’empereur,
contre lequel il ne pouvoitfè défendre ; les évêques
s’exeuferent de prendre connoilTance de l’affaire
, diiànt qu un clerc du patriarche ne pouvoir
être jugé fans fit permiffion ; mais le patriarche
n’avoit garde de le permettre ; car ayant trouvé un
tel défenfeur de fon opinion, il vouloir la foute-
nir. Ainfi cette tentative de l’empereur fut inutile.
Cependant Veccus l’alla trouver, & lefupplia dé
n’avoir point de reifentiment contre lu i, puifqu’il
n’étoit point coupable. Il offrit même de quitter ià
dignité de cartophylax & ics revenus, plûtôt que
de faire un ichifine dans 1 egîifè ou perdre les
bonnes grâces de l’empereur, enfin il fefoûmettoit
à i’exil. L’empereur voulant couvrir la honte qu’il
avoit de fa colere par une apparence d’humaniré, le
renvoya chez lui fans rien dire. Veccus ne s’attendant
qu a etre exile , iè réfugia dans la grande égli-
iè; mais 1 empereur voyant qu’il ne pouvoitvenir
à bout de fon defïèin, lui envoya un ordre de le ve-
L i v î ï L X X X V I ,
tór,trouver le traitant avec toute forte d’honneur;
& quand i l fe fus mis en chemin , il le fit mettre en
prifon.
Enfuitë 1’"empereur fe fervant des fçavans qu’il
avoit auprès de lu i, dont les principaux étoient l’archidiacre
Meliteniote & George de Chypre, com-
poiaun écrit , ou il prouvoitpardeshiftoires&par
des autoritez que la doéf rine des Latins étoit fans reproche
, & l’envoyaau patriarche, avec ordre d’y
répondre incelfamment, mais feulement par les hif-
foires & les paffages de l’écriture déclarant qu’il ne'
fecevroitpasceque le patriarche avanceroit de lui-
même. L’empereur parloitavec cette confiance, ne
croyant pas que perîbnne entreprît de lui répondre
après qu’il s’étoitafluré de Veccus. Mais le patriarche
avec fon concile ayant délibéré fur cet écrit, a f
fcmbla ceux qui étoient dans fès ièntimens, entre le f
quels étoient quelques - uns de ceux qui avoient fait
féhiime contre lui, mais ils fe réünifïbient pour ce
qu’ils fecroy oientêtre la caufc commune de l’églife.
Eudoxe foeur de l’empereur fè trouva auffi à cette
affemblée , & rout ce qu’il y avoit de moines & de
fçavans oppofez aux Latins.
On lut l’écrit de l’empereur, & le moine Job
Jafite fè chargea d’y répondre avec le fècours de
quelques autres, entre lefquels étoit l’hiftorien
George Pachymere. La r éponfe étant compoféc fut
lûë dans l’aifembléc, on y corrigea les expreflions
qui fèmbloient trop dures pour l’empereur, & o n la
lui envoya. L’empereur l’ayant lûë exactement fe
An. 1ZJ2..
c.' 14;