
A n . 1 173.
XXIX.
Accord du roi
de Danemarc
avec les évêques.
B iß . gent. D.
Rain. iz6f* n~
Suf. UVi LXXXT.
•194 H i s t o i r e E c o l e s r a s t i q u e .
mit encore de laiiïer la liberté entiere dans l’élection
des évêques & des abbés. Ce concordat fut fait:
à Bergue le premier Jour d’Aouft 127 3. & confirmé
par le pape environ un an après. ' :f
Vers le même tems furent auffi terminez les dif-
ferens qui duroient depuis fi long-tems entre le roi
de. Danemarc &plufieurs prélats defon roïaume.
L ’archevêque de Lunden Jacques Erlandfitun fécond
voyage en cour de Rome en r 26$. &foitfur
fon rapport, foit fur les lettres du cardinal Gui légat
enDanemarc, lepapc Clement IV. écrivit au roi
Eric VI. une lettre, où il dit r Rappeliez en votre
mémoire le fecours que l’églife vous a donné & à-
la reine votre mere- Souvenez-vous que le pape
ayant appris la tempête qui s’étoit élevée contre
Vous , vous envoya Gérard notre chapelain, qui
foûtint vos droits de tout fon pouvoir. Enfuite
vous & votre mere ayant été pris par vos ennemis,,
le papeUrbain fit tous fes efforts par te moyen du
même Gérard pour procurer votre délivrance..
Nous vous avons donné des preuves encore plus:
fortes de notre affeétion paternelle, en vous envoyant
pour légat Gui cardinal prêtre du titre de:
fàint Laurent, afin de rétablir folidement le bon
état de votre royaume. Toutefois depuis qu’il y eft
arrivé, nous apprenons que la liberté ecclefiaftique
y eft meprifée, que vous le fouffrez & la violez’
Vous-même; que vous continuez de perfècuter
quelques prélats & d’autres ecclefiaftiques, iàns.
Vouloir leur faire juftice, ni même permettre qu’on
L i v r e L X X X V I .
defigne un lieu dans votre royaume pour traiter
la paix avec eux.
Pcnièz-vous à quel péril vous vous expofez, fi
vous attendez que nous exercions contre vous la rigueur
de la juftice en vous excommuniant, mettant
votre roïaume en interdit, & déchargeant vos fu-
jers du ferment de fidélité? Vous ferez bien mieux
d’obéir humblement au légat, & vous réconcilier
aux prélats, fans écouter ceux qui vous concilient
de vous engager dans des procès par des appellations
frivoles aufquelles nous ne déférons plus. Ces
menaces appuyées des remontrances du légat, eurent
leur effet, comme nous voyons par une lettre
du roi Eric dattée du lècond jour d’Avril 1 269.
& adreflée au pape le nom en blanc, parce que le
faint fiege étoit vacant. Par cette lettre le roi déclaré
qu’en confequence des pouvoirs qu’il a donnez
à Nicolas fon chancelier, & à Pierre archidiacre
d’Arhus, il foûmet à l’arbitrage du pape, ou dé
telle perfonne qu’il voudra commettre, les differens
qu’il a avec l’archevêque de Lunden, les autres évêques
& les ecclefiaftiques qui y font nommez..
La longue vacance du faint fiege éloigna la dé*-
cifion de cette affaire , qui fut terminée fous le
pontificat de Grégoire X. Car en 127 2. l’archevêque
de Lunden étant à Orviete à la cour du pape
, déclara par fes lettres patentes, qu’il rcmet-
toit toutes fès prétentions pour les matierres fpiri-
tuelles à des arbitres ecclefiaftiques , & que s’ils
ne s’accordoient pas, on en feroit le rapport au
B b i j
A n. 1273.
Rai*. ILS9c
9*