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§ 1 4 H l S T Ô l R E EC C I Î S I AS T IQJB E ' .
refTentiment de ce qui s’étoit paffé,puifque c’étoit
plutôt pour s’accommoder au tems que de propos
délibéré; 8c qu’il fe rendît au monaflere des Man-
ganes pour y conférer avec les légats , fansrien témoigner
du paffé. L’empereur ayant donné cet
ordre entra avec les légats à C.P.
Or il fçavoit a quoi tendoit principalement leur
légation: que l’union des églifes ne devoit pas fe
terminer à des paroles, mais paraître par les effets,
en faifant la même confeffion de foi. Ec les
légats étoient encore excitez à l’exiger par lesGrees
divifez d’avec l'empereur, qui s’entretenant avec
les freres Mandians mêlez avec eux, difoient que
cette paix étoit une illulîon ; 8c qu’il falloit éprouver
les Grecs en voyant s’ils diroient le fymbole
comme lesLatins.Par là cesfchifmatiquescroïoient
jetter l’empereur dans un grand embarras: car s’il
n’accordoit pas ce que les Latins demandoient, la
paix ferait rompue ; ôc s’il accordoit au préjudice
de fes promeffes, il feroit encore plus coupable,
8c les fchifmatiques fe fortifieraient dans le prétexte
de refufer l’union avec des tranfgreifeurs mani-
feftes de leur parole'.
L ’empereur donc fçachant quelle étoit la charge
des légats, vie bien qu’elle alarmerait les Grecs,
même ceux qui étoient alors paifibles, s’ils l’appre-
noient tout d’un coup : c’eft pourquoi il affembla
les évêques 8c le clergé, fans permettre aux laïques
d’affifler à cette affemblée, ôc leur dit : Vous fçavez
a v e c quelle difficulté l’affaire de l’églife a été ame-
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née au point ou elle cil, 8c je fçai moi-même ce qu’il - • 1 ......
m’en a coûté. J’ai abandonné le patriarche Joieph An. izy?,'
que j'aimois comme mon pere: j’ai fait violence à ¡¡¡ft’îf
pluueurs perlonnes,fans épargner mes amis 8c mes
parens: témoin ceux que je tiens en prifon, 8c qui
n’ont attiré mon indignation qu’àcaufe de ce traité
avec les Italiens. Je croïois donc l’affaire entièrement
finie, quand j’ai appris que quelques-uns
d'entre vous, qui aiment la divifion 8c veulent me
chagriner, parlant aux freres de Pera, ont dit que
cette paix n’étoi: que moquerie 8c illufîon, 8c ont
excité les Latins à demander des aifurances plus fo-
lides, 8c que c’eil le fujet de cette légation, je veux
donc vous prévenir, de peur que vous ne foïez fur-
pris des propofitions des Latins, 8c que vous ne
preniez quelque mauvais foupçon de ma conduite
à leur égard. Car je vous promets devant Dieu
que je ne fouffrirai aucun changement dans nos
ufages, ne fut-ce que d’un ïota ou d’un point, ni
la moindre addition au fymbole de nos peres; 8c
que je ferai la guerre non-feulement aux ltaliens,
mais à toute nation qui voudra nous la difputer.
C ’eil l’afTurance que je vous donne. Maisaurefle
vous ne devez pas trouver mauvais que j’ufe de
ménagement avec les légats, 8c que je les renvoyé
en paix. Je crois donc qu’il faut les recevoir amia-
blement 5c les careffer, pour ne pas, comme on
dit, effaroucher le gibier; d’autant plus que nous
avons affaire à un nouveau pape, 8c qui ne nods
cil pas favorable comme Grégoire. Du refle j’aù-
R rij