
An . i2 do. rendant fenfible par le feu & par le don des lanlangues.
Ces Joachimites furie fondement des trois per-
fonnes divines bâtiiTent des Ternaires failtaftiques
foavoir trois états ou ordres d’hommes, qui doivent
fè fucceder félon les tems : le premier eft des
gens mariez , qui a régné du tems du Pere éternel
fous l’ancien teftament : le fécond des clercs,
qui a régné par le Fils du tems de la grâce , dans-
.l’état du milieu où nous fommes: le troifiémedes
moines, qui regnerà du tems de la plus grande
grâce par le S. Efprit. Ils ajourent un autre Ternaire,
qui eft celui de la doétrine : fçavoir l’ancien
teftamment, le nouveau, puis l’évangile éternel
, qu'ils attribuent au S. Efprit. Il divifént aulii
la durée du monde en trois tems : dont ils donnent
le premier au Pere , où regnoit l’eiprit de la
loi Mofàïque : le fécond au Fils , où regnoit l’ef-
prit de grâce 5 & qui a duré 1 260. ans : il donnent
le troifiéme au S. Efprit & le nomment le tems de
la plus grande grâce & de la vérité découverte. A
quoi ils raportenr ces paroles de l’évangile ¡Quand
xvi. 13« *t r r • 1 • / *i il lera venu cet elprit de vente | il vous enleignera
toute vérité. Un autre Ternaire confifte en la maniere
de vivre : dans le premier tems les hommes
vivoient félon la chair, dans le fécond ils ont Vécu
entre la chair & l’eiprit, dans celui qui va fiiivre
jufqu’à la fin du monde, ils vivront félon l’efprit.
Àinfi les Joachimites anéantifFent la rédemption
de J. C. & prétendent que les fàcremens doivent
finir, en diîànt, que toutes les figures & tous les
L i v r e L X X X V . " ' 7
lignes cefleront & que la vérité paroîtra à découvert.
Il eft vrai que depuis peu le S. Siege en nôtre
prefence & à nôtre follicitation a condamné une
nouvelle & pernicieulé doétrine qu’on publioit
fous le nom d’évangile du S. Efprit : mais on n’a
pas aflez examiné les fondemens de cette erreur ,
içavoir les Concordances & les autres livres de
l’Abbé Joachim, qui font demeurez jufques à pre-
fent exempts de cenfure, parce qu’ils font cachez
dans des coins & dans des cavernes, chez quelques
religieux. Après cette préfacé fuit le premier canon
en ces termes.
Nous av ons confideré &conferé foigneuiément
ces écrits avec quelques-uns-de nos anciens, 8c
nous craignons non fans raifon , qu’ils ne foient
occafion de chute à ceux qui viendront après nousr
yû principalement que dans les provinces de nôtre
dépendance, nous avons appris que plufieurs,,
même entre les lettrez, font tellement prévenus
de ces imaginations, qu’ils ont tranfcrit plufieurs
commentaires faits fur ce fujet, fe les donnent de
main en main & les font paftér aux nations étrangères.
C’eft pourquoi de l’autorité de nôtre concile
provincial, nous condamnons ces écrits, tels qu’ils
font venus entre nos mains ;& nous deffendonsà
ceux qui nous font fournis fous peine d’excommunication
de s’en férvir ou les recevoir..
Dans les autres canons je remarque ce qui fuit.
Le fàcrement de Confirmation doit être adrnini-
ftré & reçû à jeun ¡¡excepté les enfans à la marn-
melle. On donnoit donc encore ce fàcrement aux.
An. 12 do.
V. Sup.liv.LXXVc»
». 41»
t p m
Canons uC on .
cile d'Arles*
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