
A n. Ü 7 4 .
1.
Decime pour
la croifade.
¿ÿ>. Rxin. ». 43 c.
». 37.
1 3 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
magne, & il en eft regardé finon comme Îe fondateur
du moins comme le prmcipal promoteur.
Ce tut lui qui vint au concjle de Lion cette année
1174. & y obtint l'approbation defon ordre 8c la
confirmation de ce que fes prédecelTeurs & lui a-
voient fait pour l’établir. Il mourut le Mercredy
vingt-deuxieme d Août iz§j. & a été canonifé de
notre temps par le pape Clement X. en i6 ? u
Les premiers foins du pape après la conclufion
du concile,furent pour la croifade,& qu’il avoit ex-
tremementàcoeur; &ayant fçûque le roi Philippe
le Hardi avoir repris la croix, qu'il avoit quic-
teeau retour du voyage de Tunis, il envoya légat
en France Simon de Brie cardinal du titre de fainte
Cecile, ôcluiecrivoit dès le premier jourd'Août,
de profiter de la bonne volonté du roi 8c de la décime
accordée par le concile pourfix ans, 8c de
raireefficacementprêcherlacroifade. Paruneautre
lettredudouziémed'Octobreilluidonnelesinftrudtions
fui van tes: Aïez foin que les croifezcommen-
ccnt par purifier leurs confidences, en faifant une
confeffionfincere&recevant lefacrementdepeni-
tencej qu ils fe précautionnent contre les rechutes
, qu ils s abftiennent de charger leurs fujets
d exactions illicites; qu’ils modèrent leur dépenfe
pour la table & pour les habits;&qu'ils confiderent
que le ionddeftineauxfraisdelacroifade, vientdçs
aumônes laiiTees aux églifes pour les pechez des
, morts,8c quec eftautantderetranchéàla nourri turedespauvres&
auxbefoinsdesminiftresde l'autel.
L i v r e L X X X V I . z i9
Le pape écrivic auifi iur ce fujet une lettre circulaire
aux archevêques 8c à leurs fuffragans dont
on irouve deux exemplaires, l’un adreiTé à l’archevêque
d'Yorc, l’aucreàl’archevêquedeReims. il
leur dit que dans le concile aiTemblé principalement
pour ce fujet, on a ordonné le fecours de la
terre lainte, qui fixera incelfamment le terme du
paif ge général, & il leur donne commiraon de
prêcher la croifade chacun dans leurs dioceies ; aux
conditions ordinaires de l'indulgence pleniere, 8c
des autres privilèges des croifez. Lalettre eft du
dix-feptiéme de Septembre.
Un mois après 8c le vingt-troifiéme d’Oéfobre
il fit une conftuution pour modérer la décime ordonnée
par le copcile. Il en exempte abfolument
les Leproieries 8c les Hôpitaux : aufti bien que les
religieuies dont les revenus lont fi modiques,
qu'elles font obligées de mandier publiquement
pour y fuplé'er ; & les clercs feculiers dont le
revenu ecclefiaftique n’excede pas fept livres
tournois. Mais tous ces préparatifs de la croifade
furent lans effet, 8c il ne fe fit plus aucune
entreprife générale pour le lecours de la terre
fainte.
Le pape qui ne le prcVoïoit pas, sappliquoit
en même temps à lever un des plus" grands obfta-
cles à la croifade, favoir la difpute pour 1 empire
d’Occident. Car Alfonfè roi de Caftille y pré-
tendoit toujours, foutenanr que depuis la mort
de Richard d’Angleterre, il n'avoic plus de com-
A n. U74,
». 50.
II.
Le paperecann
noîrRodoiferoi
des Romains,