
A n . 1178.
Math. Vejimon•
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Chr. Trevet. an.
127*.
Vading. 1x 7 9. n.
14 . & de fcript.
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170 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tution, en cas quil ne fit pas le voyage. Le pape lui
répondit de l’avis des cardinaux : Quand voiis ferez
croifé folemnellement, nous fommes prêts à vous
accorder la decimc, pour être gardée fûrement
jufques au tems du paiTage général.Mais nous fommes
obligez en confcience à veiller au bon emploi
de cette decimc, enforte qu’elle tourne e f fe é f iYe -
mentauprofitdelaterrefainte. C'eftpourquoinous
ne voyons pas comment nous pouvons accorder
long-tems avant le paiTageladifpofition des deniers
en provenans. Toutefois quand vous ferez croifé,
nous vous en ferons délivrer vingt - cinq mille
marcs,en donnant les furetez de les reftituer au premier
ordre du S. fiége.encas que vousnefaffiez pas
levoyage. La lettre efl: du premier d’Août 1178.
Après que Robert de Kiloiiarbi eut donné fa
demiffion pour être promû au cardinalat ,.les moines
de Cantorberi élurent Robert-Burnel évêque
de Bath & chancelier du roi-, mais le pape caffa la
poftulation, & donna l’archevêché de Cantorberi
aJeanPecamdel’ordredesfreresMineurs. Il étoit
de la province de Sulfex d’une nailïance obfcure,
& avoit étudié premièrement à O xford, puis à
Paris, où il avoit été faft doéteur & enfeigné la
théologie. Il fut enfuite miniftre provincial de
fon ordre en Angleterre, puis maître du palais en
cour de Rome. Il étoit fort zélé pour ion ordre,
faifoît bi en des vers pour le tems, avoit le gefte &
l ’expreffion noble, l’efprit doux & le coeur libéral.
Le pape le facra lui-même, & il ne revint en An-
L i v r e L X X X V I T . 191
gleterre que l’année fuivante.Il avoit un canonicat
dans l’églife de Lion, qu'il garda toute fa vie :
pour avoir une retraite en cas qu’il fut exilé par le
roi, auquel il réfiftoit fouvent avec grande v i gueur.
Il tint le fiége de Cantorberi pendant treize
ans & demi.
En France les chapitres des cathédrales avoient
Couvent des diiferens avec leurs évêques ; &c pré-
tendoient avoir droit de ceifer l’office d ivin, &. de
mettre la ville en interdit, pour la confervation
de leurs libertez. Le chapitre de Reims condamna
le prévôt de l’archevêque & quelques-uns de fes
fergens à affifter à une proceffion,nuds pieds& nuë
tête avec des fenêtres pendues au cou; & mirent
enfuite la ville en interdit: jufques à ce que l’archevêque
eût fatisfait à l’injure qu’ils prétendoient
a v o i r reçue. A Noyonaucontrairel’évêqueGui des
Prés fit mettre en prifon quelques fergens des chanoines
; & étant monté en chair déclara nulle l’ordonnancequ’ilsavoientfaitedeceiferl’officedivin.
Pour remedier à ces fcandales, Pierre Bat bet archevêque
de Reims, tint un concile provincial à
Compiegne, où fe trouvèrent huit de fes fuffra-
gans, fçavoir Milon évêque de Soiffons, Renaud
de Beauvais, Gui de Noyon, Bofon de Chalons,
Enguerran de Cambrai, Philippe de Tournai,
Henri de Teroüane, 8c Gautier de Senlis, Ce
concile fit Un décret, ¿jui porte : les chapitres
des églifes cathédrales de notre province s’attribuant
une autorité fpirituclie fur nous, qui fom-
O o ij
A n. 1278.
Gochiiin de prt-
J u l.f. 141.
XVIII.
Concile de
Compiegne.
Marlot. to. z . p.
57®*
p. S 71.
to 1 1 . conc.p,
i©31.