
Lu tta vulgaris. L . plantis nudis s caudâ corpore di-
midio b.revlore. Erxleben , Syft. Regn. anim. gen.
41 3 fp. 2.
G É N É R A L I T É S .
La loutre eft un animal vorace des rivières
d’Europe, & plus avide de poiffon que de chair :
au.ffi quelquefois dépeuple-c-elle les étangs. Elle
nagé avec la plus grande facilité, & même mieux
que le caftor, puifque celui-ci n’a les doigts réunis
par une membrane qu’aux pieds de derrière feulement.
Ordinairement les jeunes animaux font jolis ; les
jeunes loutres font plus laides que les vieilles : la
tête mal faite, les oreilles placées bas, des yeux
trop petits & .couverts, l’ air obfcur, lesmouve-
rhens gauches, toute la figure ignoble, informe,
un cri qui paroît machinal, fémbleroient annoncer
un animal ftupide. Cependant la loutre devient
induftrièlle avec l’âge. ( Buffon. )
La loutre, répandue depuis la Suède jufqu’à
Naples, étoit connue des anciens Grecs. Son corps
eft à peu près aufli long & aufli gros que celui du
blaireau , mais (es jambes font beaucoup plus
courtes. Elle a la tête plate, le mufeaufort large,
le cou court & non diftinéf de la tête, le tronc
alongé, la queue grofle à l’origine, pointue à
l’ extrémité.
Une loutre difféquée par Daubenton avoit deux
pieds un pouce de longueur depuis le bout du
mufeau jufqu’ à l’origine de la queue; elle pefoit
huit livres trois onces : la longueur de fes intef-
tins, depuis le pylore jufqu’à l ’anus, étoit de dix
pieds huit pouces.
F O N C T I O N P RE MI È R E .
L o C O M O T l ON.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Squelettologie.
3 & 4* Id&k os de U têt e & du. crâne eu général. La
tête du fquéletté de la loutre a plus de rapports
avec celle du blaireau qu’avec celles du chien,
du loup & du renard; cependant la loutre a la
tête plus large que le blaireau, le crâne & le front
moins élevés, & le mufeau bien plus court.
Les foffes ptérygoïiiennes n’exiftent point.
Lo. L e * cornets inférieurs. Les lames que ces cornets
forment font.eacare plus multipliées que dans
le chiep.
21 , 22, 23 & 24. L e s dents en général. Elles
font au nombre de trente-fix, fix incifives, deux
canines & dix molaires à chaque mâchoire. Les
incifives du milieu font beaucoup plus petites que
les extérieures, & on y aperçoit quelques vef-
tiges de cannelures & de lobes. Les mcftaires font
affez analogues, pour la forme, à celles du chien 5
les deux dernières dents de la mâchoire fupérieure
8f l’avant-dernière de l ’inférieure font les plus
groffes. ( Daubenton.)
La carnaftière fupérieure a un fort talon, &
l’inférieure un tubercule en dedans. ( Cuvier.)
1,6.. Les os de ! épine en général. La loutre a fept
vertèbres cervicales, quatorze dorfales, fixlombaires
& vingt-une caudales (1).
Toutes les apophyfes épineufes des vertèbres
cervicales font grandes; celle de i ’axoïde s’étend
plus en avant qu’en arrière.
Les apophyfes épineufes des dix premières vertèbres
dorfales font inclinées en arrière ; la onzième
& la douzième font droites ; les deux autres
& celles des fix vertèbres lombaires regardent
en avant.
Daubenton a compté vingt-cinq vertèbres dans
la queue d’une loutre ; la onzième étoit la plus
longue.
38. Les os des hanches. Leur partie fupérieure &
antérieure a peu de largeur ; elle forme à peu près
un carré long. ( Daubenton.)
39. Le thorax en général. Comme dans la fouine,
la marte, & c . , il eft fort alongé, & l’abdomen
eft très-court. ( Idem.)
40. Le fiemum. Il eft formé de dix pièces : les
deux premières côtes, une de chaque côté, s’articulent
fur le milieu de la- première pièce du fter-
num ; les deux fécondés , entre la première & la
fécondé; les troifièmes côtes , entre la fécondé &
la troifième de ces pièces, & ainfi de fuite, juf-
qu’aux dixièmes côtes, qui fe portent entre les
neuvième & dixième pièces. (Idem.)
41. Les côtes en général. Elles f-nt au nombre
de vingt-huit, dix vertébro-fternales & quatre af-
ternales de chaque côté. (Daubenton.) M. Cuvier
n’en compte que neuf vertébro-fternales & en indique
cinq comme afternales.
52. Les clavicules. Elles font repréfentées par
deux oflelets perdus dans répaifleur des chairs.
53. L*omoplate. Elle eft large & de figure fort
irrégulière, car elle a cinq côtés, dont le pofté-
rieur eft le plus long : la partie antérieure & inférieure
de l’épine a deux pointes, dont la plus longue
eft dirigée en avant & en bas, 8e l’autre, tn
dehors. (Daubenton.)
5 y. L'humérus. Il eft courbé fur fa longueur ; la
convexité de cette courbure eft tournée en avant.
Sur le tiers inférieur du bord externe de cet os ,
on obferve une arête fort tranchante & d’ une
grande faillie, difpofition analogue à celle qu’on
retrouve dans le blaireau.
(1) G’eft fans doute par fuite de quelqu’er.reur typographique
que, dans la defcription du fquelette de la loutre,
par ïiaubenton , il eft parlé des apophyfes épin*éufes des dix
première? vertèbres lombaires.
gf 8t 64. Le carpe, les rangées de fes os.
Chaque rang du carpe eit compofé de quatre of-
f-lets; le fécond du premier rang a le plus grand
volumei le premier eft le plus petit de ce rang;
]e quatrième eft oblong & Taillant obliquement en
arrière & en bas.
Les trois premiers os du fécond rang font a peu
près aufli petits chacun que le premier du premier
rang.
77 j 78 & 80. le s os dutarfe en général. Le tarfe
de la loutre eft compofé de huit osa dont fept ont
beaucoup de rapport ave‘c ceux du tarfe de l’homme
parleur pofitiona excepté celui qui femble cor-
refpondre au premier cunéiforme. Il eft plus petit
que le troifième; aufli eft-ce près de lui que fe
trouve placé le huitième osa aufli gros à peu près
que le fécond cunéiforme.
F O N C T I O N S E C O N D E .
L a c i r c u l a t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
234, 23^ & 236. Le coeury fa fituation, &c. Le
coeur eft placé dans le milieu de la poitrine ; fa
pointe eft dirigée en arrière fans obliquité; il eft
; très-gros & paroît prefque rond, parce que fa
pointe eft peu faiilante. Perrault & Daubenton n’y
: ont trouvé aucune apparence du trou ovale qui
L fait communiquer les deux oreillettes dans le foetus
| des mammifères, & que quelques anatomiftes
affurent exifter durant toute la vie dans le cafior &
dans la loutre. Sue, entr’autres, en a aperçu des
[ vefliges & même d’autres communications de l’o-
: reillette droite à l’oreillette gauche. (Mémoirespré-
|[entés a VAcadémie royale des Sciences , tom. I I 3
I page 203.) Il eft bon d’obferver , au refte, que les
| loutres fe noient comme les autres animaux.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
I 289. L'artére aorte en général. Sa croffe fournit
[ deux branches.
S e c t i o n q u a t r i è m e .
j 452. Les veines caves en général. Elles font au
| nombre de trois, fans aucune efpèce de valvule à
l leur entrée dans le coeur; l’une eft poftérieure fcc
[ les deux autres antérieures. Cette difpofition fe
I retrouve dans le kanguroo & l’ornithorinque.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
j Les sensat ions e t l a c t io n nerveuse.
S e c t i o n s e p t i è m e ,
| 784. La vue en général. Elle eft foible. ( Dumê-
I nit Zoolog. analyt.)
S e c t i o n h u i t i è m e .
842. Le marteau. Son apophyfe antérieure eft
plus large & plus courte que l’autre.
848. La trompe d’ Eufiachi. C ’ eft un fimple trou
féparé du refte de la caifle par une arête taillante
longitudinale. {Cuvier.)
S e c t i o n n e u v i b m b .
867. L ’odorat en général. Il paroît excellent.
( Duméril, ibidem. )
872. Les cavités olfactives. Il n’y a point de finus
fphénoïdaux.'C Cuvier. )
S e c t i o n d i x i è m e .
875. La langue y fes papilles y &c. Elle eft mince
& échancrée par le bout; un fillon longitudinal
s’étend fur le milieu de fa partie antérieure, dont
la furface fupérieure eft couverte de papilles foit
minces, très-cources, dirigées obliquement en
arrière & en dedans.
A fa bafe on obferve fix follicules à c alice ,
trois de chaque côté : les deux premiers font les
plus grands & les plus éloignés l’ un de l’autre;
les deux- derniers font plus rapprochés.
S e c t i o n g-n z i e m e .
882. Les doigts en général. Il y en a cinq à
chaque pied : une membrane les unit les uns
avec les autres : cette membrane eft pins étendue
aux pieds de derrière qu’ à ceux de devant, parce
que les doigts de derrière font les plus longs.
883. Les poils y leurs diverfes fortes. La loutre a
deux fortes de poils , les uns plus longs & plus
fermes que les autres, qui font une forte de duvet
foyeux, d'un gris-blanchâtre fur la plus grande
partie de fa longueur, & brun à la pointe. Les
poils les plus longs ont la première de ces teintes
dans la moitié de leur longueur depuis la racine 5
le refte eit d’un brun luifanr.
884. Les ongles. Les doigts des pieds de devant
; & les pouces de ceux de derrière ont de petits
ongles crochus; ceux des quatre autres doigts
des pieds de derrière font les plus larges. (Dau-
| benton.)
F O N C T I O N Q U A T R IÈ M E .
L a R E S P I R A T I ON- E T LA V O I X .
893. Vépiglotte. Elle eft recourbée en arrière &
arrondie à fon extrémité.
916,917 & 918. Les poumons y leurs lobes. Le
poumon droit a quatre lobes, dont trois font rangés
de file ; l’anterieur a plus de volume que 1#