
moyenne du bas-ventre par un large repli du péritoine.
( Camper.)
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1129. La glande temporale. Enfre l ’oeil & l’ oreille
, à égale diftance de ces deux organes , eft
une ouverture par laquelle fuinte, dans lé temps
du rut , une liqueur oiiçtueule & graffe (1). Il eft
extrêmement difficile d’apercevoir ce trou dans
les très-jeunes individus 5 il eft alors profondément
caché dans les rides de la peau : prefque tous les
auteurs ont même négligé de l’indiquer dans
les figures qui accompagnent leurs defcriptions.
( Camper. )
Quoique les femelles & les mâles aient égale-
lement cet orifice, il paroît que ces derniers répandent
plus fréquemment cette liqueur onttueufe.
L ’on fait qu’ un éléphant de ce fexe , mort à Paris,
il y a quelques années, avoit cet écoulement de
deux en deux mois 3 qu’à ces époques il étoic inquiet,
& répandoit en abondance la liqueur prolifique
(2).
C e petit trou eft la terminaifon du conduit
excréteur d’ une glande fituée fous la peau, dans
la région temporale. Elle eft de forme ovale,' &
a environ huit pouces de longueur. Sa fubftance
eft fongueufe 8c rougeâtre. Son canal, du volume
du d oigt, defcend obliquement d’arrière en
avants fon orifice extérieur n’a guère plus de
deux lignes de diamètre 3 lui-même eft tapiffé par
une membrane analogue à la peau.
Après la mort, l’humeur vifqueufe 8c fétide
que répand cette glande, prend la confiftancë du
cerumen. (Cuvier.)
F O N C T I O N S E P T I È M E .
Jj A GÉ N É R A T ION .
1130 .Les fexes en général. La femelle en général
a des formes plus groffes & plus charnues que
le mâles fes oreilles font plus petites3 fon corps eft
plus renflé, fa tête plus volumineufe, & fes membres
paroiiiënt {/us arrondis. ( Buffon.)
1131. La faifondes amours, &c. 11 paroît qu’ elle
exifte pour eux depuis le commencement de
mars jufqu’à la fin de mai. Cependant habituellement
les éléphans en captivité éprouvent de vio-
lens defirs, comme on a pu s’en convaincre fur
les éléphans qui ont été pendant quelque temps à
la ménagerie de Paris. Ils deviennent furieux &
indomptables à l’époque du rut 5 la glande temporale
dont nous avons parlé fournit alors le
fluide qu’elle eft deftinée à produire.
Il paroît que les*femelles reçoivent les mâles 1 2
avant l’âge de feize ans, & que ces quadrupèdes,
comme la plupart des autres, peuvent fe propager
avant d’avoir atteint le faîte de leur grandeur.
L’accouplement, au refte, fe fait comme dans tes
chevaux &: les autres grands mammifères.} tout ce
que les Anciens & beaucoup de Modernes ont dit
de la prétendue pudeur de ces animaux 8c de la
pofition que la femelle eft obligée de prendre, fe
trouve abfolument dénué de fondement (1).
S e c t i o n p r e m i è r e .
1133, 1134 & 1135. Le pênily le fcrotum, le
dartos. Ces parties manquent dans l’éléphant.
1136. Le crémafter manque auflî.
1137. La tunique vaginale. Elle eft remplacée
par des replis du péritoine qui fixent'les tellicules
aux parties voifines, & qui forment des deux côtés
de ces organes plufîeurs franges garnies de longs
appendices en forme de petits épiploons ( Camper)
, & analogues aux ligamens larges de l’ utérus.
La couleur de ces appendices eft d’un rouge vif, à ’
caufe de la grande quantité de vaiffeaux fanguins
qui les pénètre.
1139. Les tefticules en généraly leur fituation, Us
font renfermés conftamment dans l’abdomen, 8c
placés à côté des reins.
1140. Leur forme. Ils font globuleux. ( Cuvier.)
1144. L'épididyme. U recouvre le côté interne
du tefticule. *
1143. Le canal déférent. Ses parois font beaucoup
moins cbnAllantes que dans les animaux qui
ont les tefticules hors de l’abdomen. Il forme de
chaque çôré, lorfqu’ il eft arrivé entre la veffie
urinaire & les véficules fé mina les, une ampoule
globuleufe très-confidérable, qui adhère fortement,
par toute la face interne, à celle de l’autre
cô té , 8c dont les parois font les mêmes que celles
du canal, & préfentent au moins autant d’épaifleur.
1146. Sa direction. Il forme un très-grand nombre
de fînuofités 8c d’ inflexions dans la partie qui
paffele long de la face fupérieure de la veffie
jufqu’à fon col.
1149. Les véficules féminales. Elles font très-
grandes, de forme ovale, avec un étranglement près
du fommet qui fépare la cavité de celui ci de la
grande cavité. Leilr furface interne eft divifée par
des colonnes irrégulières, en filions plus ou moins
larges, mais peu profonds, plus marqués dans le
Tommet & la partie moyenne fies véficules, que
vers leur bafe où ils s’effacent, & très-comparables
à ce qu’on voit dans les veffies à colonnes
chez l’homme. Ces colonnes font formées par la
membrane propre des réfervoirs, beaucoup plus 1
(1) John Gorfe, Philofoph. Tranfatt., 1799, parc. 1.
épaiffe
(1) Strabo, lib. XV. — Arrianus, Defcript. Ind., c. XV.
(2) Voigt, Magasin der Naturkunde, III band, p. 819.
épailfe vers le fommet que dans le refte^ de fon
étendue, compofée, en grande partie, d’un tififu
cellulaire très-ferré, 8c préfentant, à l’extérieur,
un tiflu fibreux très-évident, que l’ondevroit peut-
être diftioguer- comme formant une membrane à
part. ( Cuvier. )
Du côté externe & antérieur de chacune de
ces véficules, eft un mufcle particulier qui s’élève
de leur col à leur partie moyenne, 8c dont
les fibres s’écaitent à mefure qu'il monte. Ce
mufcle fert à rapprocher le fommet du c o l, 8c à
expulfer ainfi le liquide renfermé. Celui-ci paffe
dans le canal de l’urètre, en traverfanc l’extrémité
des canaux deférens, à chacun defquels la
véficule correfpondante fe réunit. au - delà de
l’ampoule.
1134. La verge en général. Groffe & cylindrique,
dirigée d’arrière en avant jufque vers l'ombilic,
repliée en forme de double S italique, dans un .
fourreau formé par une extenfion- de la peau du
ventre, la verge de Teléphant eft foutenue, à
caufe de fon grand poids, contre les parois de
cette cavité, par un ligament très-folide. Dans
l’éreélion, cet organe abandonne fon fourreau &
s'alonge affez pour touchtr la terres l’animal lui
imprime en même temps un mouvement 8c le relève
au point de s’en frapper le venne. Mais dans
l’état ordinaire, comme l’a remarqué Buffon, le
ventre femble uni, & l’extrémité féule de la verge
paroît au dehors au moment où l’ urine doit s’écouler.
Les auteurs font loin d’être d'accord fur les di-
menfions Sc le volume de la verge dans l'éléphant.
Ariftot® ( i) trouve qu’elle reflemble beaucoup à
celle du cheval 8c 'pour la groffeur 8c pour la
forme. Duvernoi, fur le fujet âgé de onze ans
qu’ il a difféqué, a obfervé au contraire qu’elle
avoit une longueur de fept pieds fur une circonférence
de deux pieds 8c d.mi , & que fon poids
s’élevoit à quatre-vingts, livres (2). Goropius, cité
par Aldrovande (3), ayant vérifié la delcription
d’Atiftote fur un éléphant qu’on montroit de Ion
temps à Anvers, a reconnu que les parties de la
génération répondoient fort bien, pour le volu
me, à la taille de l’animal, quoiqu’il n’eût que
huit ans. Cardan (4) affure auflî que cette verge eft
des plus groffes 8c qu’elle s'étend jufqu’à terre, pendant
que Hartenfeis fe range à l'opinion du phiio-
fophe deStagire. Quant à Buffon , il a bien donné la
figure d’ une verge d’ éléphant ( f ) , mais elle n’eft accompagnée
d’aucun détail} de force qu’on ne peut
juger ni des proportions ni de l'âge de l’animal
(1) Hijl. Anim. , lib. II, c. i.
(2) Comment. Acad, scient. Petop., tom. IV, *7*9» P* ^7^'
(3) De Quadrup. , 1 , 432.
(4) D e Subtilit. , lib. X.
(ü) Supplém. , III0. vol.
Ay/Î. Anat.X'ome III.
qui lui a fervi de fujet. En Comme, il paroît que
la verge de f éléphant eft comparativememt plus
groffe que celle d’aucun autre quadrupède, ce
que M.Soemmering a confirmé fur l’individu de la
ménagerie de Caiïel.
i icy. Les mufcles ifehio ■ caverneux. Chacun,
d’eux eft formé de quatre portions diftin&es.
1156. Les mufcles bulbo-caverneux. Ils font au
nombre de deux très-diftinéls.
1157. Le mufcle releveur de la verge. II eft di-
gaftrique 8c d'un volume proportionné à celui de
la verge qu’ il doit foutenir 8c foulever. $es deux>
ventres font charnus 8c fixés en partie' aux os
pubis, en partie fur les branches du corps caverneux
} tous les deux s’avancent fur Je dos de
la verge, où leurs tendons fe réunifient bientôt
en un feul, qui fe porte jufqu’ à l'extrémité de l’organe,
enveloppé, dans ce trajet, par une gaîne
fibreufe extrêmement forte. (Cuvier.)
lï6 o . Le corps caverneux y fa firuéture interne. Il
eft évidemment rempli, en grande partie, de rameaux
veineux qui ont entr’ eux de fi larges 8c
de fi fréquentes anaftomofes, dont les parois fe
confondent 8c s’ouvrent û fouvent, qu’ il en réfulte
dans quelques endroits une apparence celluleufe.
Il eft partagé par une cloifon. (Idem.) Chacune
de fes moitiés a encore à l'intérieur des cloifons
particulières. (Camper.)
1163. Le gland 3 U prépuce & leurs glandes. Le
gland conferve quelque temps la forme cylindrique
de la verge} il s’amincit vers fon extrémité,
qui eft arrondie, & préfente, un peu en deffous,
i’oiifice en Y de l’urètre. (Cuvier.)
1 167. L i projlate, les glandes de Cowper, &c. La
proftace eft conftamment quadruplé} il y en a deux
de chaque côté, de grandeur inégale, fituées en
dedans des véficules féminales, près-de leur bafe.
Elles font recouvertes de quelques fibres mufeu-
laires 8c offrent des lobes peu diftinêts.
Les glandes de Cowper font rondes 8c plates,
8c d’ un très-grand volume, fi on les compare à
celui-des proftates. Elles font d vifées en deux
portions, une petite près du bulbe, 8c une autre
beaucoup plus grande. Elles font enveloppées
d'un mufcle très-épais, dont les fibres convergent
vers un tendon, qui le fixe à chaque branche du
corps caverneux. Leur couleur eft rougeâtre 8c
leur apparence lobuleufe.
ITÔ9. Lçur ftruSlure interne. Chacune des proftates
a une cavité principale, dans laquelle viennent,
par de fort larges ouvertures, aboutir
d’autres cavités plus petices.' C e font autant de
cuis-de-fac de grandeur variée, qui communiquent
les uns avec les autres, & s ’ouvrent enfin dans le